(VOVWORLD) - Le Japon a ses poupées Hina, les États-Unis leurs poupées Barbie… Le Vietnam, lui, peut compter sur les poupées d’un certain Nguyên Hoàng Anh, qui s’est donné pour mission de fabriquer des modèles «à la vietnamienne»…
Nguyên Hoàng Anh et ses poupées (photo: vnexpress.net)
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Lorsqu’on se rend chez Nguyên Hoàng Anh, 47 ans aujourd'hui, on a l’impression de s’être égaré dans un monde coloré, où les costumes traditionnels créent une atmosphère à la fois nostalgique et féerique… L'idée de fabriquer des poupées vietnamiennes ne date pas d’hier, pour Nguyên Hoàng Anh. Elle lui est venue en 2011, en arpentant les boutiques de souvenirs du vieux quartier de Hanoï.
«J’ai aperçu beaucoup de poupées qui traînaient dans les magasins, et dont, apparemment, personne ne voulait», nous raconte-t-il. «Ça m’a fait un peu mal au cœur, je dois dire. Moi, en tant que peintre, j’ai souvent eu souvent l’occasion de travailler sur des costumes traditionnels et c’est comme ça que j’en suis arrivé à me dire qu’il était possible de créer une poupée vraiment vietnamienne. Au départ, je faisais ça juste comme un passe-temps, mais rapidement, j’ai eu du succès, aussi bien auprès des touristes étrangers que des Vietnamiens, d’ailleurs»
Photo: vnexpress.net |
Chacune des poupées que crée Nguyên Hoàng Anh est une œuvre unique en soi, conçue dans le respect des valeurs culturelles de notre pays. Il faut dire que notre artisan a le sens du détail chevillé au corps et qu’il met un point d’honneur à parfaire chacun de ses modèles.
«J’ai la chance de pouvoir voyager souvent, ce qui me permet de bien connaître les minorités ethniques. Plus ça va, plus mes exigences se précisent… Au départ, j’étais enclin à donner à mes poupées des nez un peu pointus, à l’occidentale, mais je me suis assez rapidement aperçu que ça n’avait pas grand-chose à voir avec les gens que je cherche à représenter. Aujourd’hui, je fais beaucoup moins de concessions et mes produits sont beaucoup plus authentiques», nous dit-il.
Lorsque Nguyên Hoàng Anh voyage, il se mêle très volontiers à la vie quotidienne des habitants. Il partage leurs repas, écoute leurs histoires et s’intéresse de près à la confection des étoffes. C’est comme ça, pour ça que ses poupées ont cette petite touche montagnarde qui les distingue.
«Je suis quelqu'un de perfectionniste. Je me renseigne sur chaque détail que je vais devoir reproduire ensuite. Les habits et les accessoires sont faits avec des matériaux locaux. Une chose est sûre, c’est que les fibres diffèrent d’une région à une autre et que le rendu final est lui aussi différent. Le produit fini parle de lui-même. Si le travail a été accompli consciencieusement, la poupée attire les regards», nous explique-t-il.
Photo: vnexpress.net |
En général, Nguyên Hoàng Anh a besoin de 6 à 8 heures pour faire une poupée et d'un à deux jours pour les préparations. Le produit fini, lui, se vend entre 3 et 4 millions de dôngs (de 110 à 140 euros). Mais pour l'artisan, tout cela n'est que le début d'une grande aventure.
«Pour l'instant, je me contente de créer des poupées des 54 ethnies du Vietnam. Mais je compte aussi faire des couples de poupées, avec pourquoi pas, des mariés, histoire que les touristes de passage comprennent mieux notre culture», nous confie-t-il.
Les poupées de Nguyên Hoàng Anh sont très prisées, notamment des diplomates vietnamiens qui en distribuent à la pelle lorsqu’ils partent en tournée. Mais elles font également le bonheur des touristes étrangers qui veulent garde un souvenir vivant de leur séjour au Vietnam.