Une des compositions florales de Nguyên Manh Hùng exposée dans le centre - ville de Hanoi

De nos jours, Nguyên Manh Hùng passe pour être le fleuriste que tout le monde s’arrache lorsque survient un évènement de taille. Un mariage? Une conférence? Il est là, prêt à répondre à toutes les sollicitations et à apporter une touche de couleur, quelles que soient les circonstances.    

 «Je serais bien incapable de vous dire combien de bouquets j’ai composés !...», nous confie-t-il. «Mais vous savez, moi, quand je vois une fleur fraîche, ça me remplit d’émotion… Par contre, à la vue d’un pétale fanée, j’ai le cœur serré… Eh oui, je sais que ça peut paraître étrange, mais à force de travailler avec les fleurs, c’est un peu comme  si elles étaient devenues des personnes à part entière...»  

Dans son petit appartement de la rue Hàng Gà, dans le vieux quartier de Hanoi, Hùng rencontre des clients de tous âges. Et à chaque fois, il prend le temps de parler avec eux, pour comprendre vraiment quelles sont leurs envies. 

«Il y en a qui sont très précis dans leurs demandes, qui savent vraiment quelle type d’atmosphère ils veulent créer. Il y en a d’autres qui se contentent de m’indiquer une vague quantité… Dans ces cas-là, j’essaie d’en savoir plus, de leur tirer les vers du nez… Mais bon, de toutes façons, je suis toujours heureux de me lancer dans une nouvelle composition florale. Les fleurs, je suis tombé dedans quand j’étais tout petit, même si à l’époque, je faisais surtout des fleurs en soie! Cela étant, c’est utile parce qu’il faut bien saisir les caractéristiques de la fleur réelle…», nous explique-t-il.   

Nguyên Manh Hùng et son ouvrage

C’est utile, sans doute, mais ça ne dure qu’un temps!... Pour Hùng, il aura suffit que le marché soit inondé de fleurs de soie importés de Chine pour que sonne l’heure de la reconversion. Reconversion qui se sera faite grâce à l’apprentissage, assidu, de l’Ikebana, l’art de la composition florale à la japonaise. C’est cet apprentissage qui allait faire de lui le maître fleuriste qu’il est devenu aujourd’hui, sans qui aucun évènement faste digne de ce nom ne saurait avoir lieu.    

Nguyên Manh Hùng dans une séance d'enregistrement de video clip de la VTV

«Je suis très heureux de recevoir des commandes importantes et aussi très fier d’être reconnu comme premier artisan fleuriste de Hanoi», nous dit-il. «C’est la récompense de beaucoup d’années d’effort, vous savez… Et puis, fleuriste, c’est un métier que beaucoup de gens jugent destiné aux femmes!... Eh bien, pas moi, et pour ça, je dois dire que j’ai toujours pu compter sur le soutien de mes proches. Quoiqu’il en soit, je m’attache maintenant à transmettre mon savoir-faire aux jeunes générations. C’est important, pour moi».     

Hùng a réalisé des corbeilles de fleurs pour les réunions de l’ASEM (Dialogue Asie-Europe) en 2004 et de l’APEC (Forum de la coopération économique Asie-Pacifique) en 2006, ainsi que pour trois éditions des floralies de Hanoï: en 2009, 2010 et 2012… Largement de quoi assurer sa renommée, une renommée évidemment florissante que lui garantit son site web, www.hungnghenhan.com, que nous vous invitons bien sûr à visiter sans plus attendre.