Que ne ferait-on pas pour un vieux scooter ?

(VOVworld) - Lorsque l’on évoque Cuba, on se dit que Cuba ne serait pas Cuba sans ces myriades de voitures antédiluviennes et archi-rafistolées, qui contribuent si bien à son charme suranné. Quid du Vietnam ? De vieilles voitures ? Non, pas spécialement. Des scooters ? Ah, là, par contre !... En veux-tu, en voilà !... Des gros, des petits, des rutilants, des pétaradants, des neufs, des vieux… Des vieux, oui, là aussi, mais attention, des Piaggio ! Qui n’a jamais rêvé de posséder un engin de la prestigieuse firme italienne ? Nguyễn Hồng Lĩnh est un retraité qui a littéralement voué son existence aux scooters Piaggio. Passion, quand tu nous tiens…   

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Quoi de plus plaisant que de sillonner la ville, le nez au vent, en scooter ? Pour Nguyễn Hồng Lĩnh, ce n’est pas seulement plaisant, c’est stimulant, puisqu’il lui arrive même de composer des vers la main sur le guidon. Comme quoi, la muse peut revêtir les apparences les plus inattendues !... Mais aujourd’hui, elle est souffrante la muse, et c’est avec une caisse d’outils que Nguyễn Hồng Lĩnh doit la caresser.       

« Mon premier scooter, c’était un Acma qu’un ami m’avait donné pour s’acquitter d’une dette. Il l’avait acheté à la fin des années 70, après la libération. Ça a été le coup de foudre immédiat ! Mais à l’époque, les Vespa, on ne connaissait pas bien, par ici ! Alors, pour réparer, c’était difficile et du coup, il a pris la poussière ! », a-t-il dit.        

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Vespa ACMA 1954. Photo: Internet

Pour celles et ceux qui se demande ce qu’est un Acma, sachez que c’est tout simplement l’un des nombreux modèles produits par la célébrissime firme italienne. Mais pour en revenir à celui de Nguyễn Hồng Lĩnh, il est rutilant, maintenant ! Il ne sommeille plus sous des couches de poussière. Il faut dire que, tel un grand cru millésimé, il a acquis noblesse et prestige au fil des années, au point de se voir décerner en 2001 les prix du « meilleur Vespa antique » et du « Vespa antique le plus authentique » au niveau national. Nguyễn Hồng Lĩnh : « Celui-ci, c’est mon quatrième scooter et je suis fier de lui. Il a près de 30 ans. J’ai dû payer six taël d’or, ce qui représentait une somme considérable, à l’époque. On a dû vendre tous nos biens ! Je dois d’ailleurs reconnaître que ma femme n’était pas ravie, mais bon !... En tout cas, maintenant, il y a des gens qui viennent de très loin pour l’admirer, ce scooter ! Il y en a même qui serait prêts à claquer des fortunes pour me le racheter, mais ça, pas question : c’est une part de mon intimité ! »   

Telle une vieille maîtresse capricieuse et exigeante, un Vespa exige un entretien particulièrement difficile et coûteux, qui met à l’épreuve la dévotion que lui porte son propriétaire. Nguyễn Hồng Lĩnh, toujours: « En fait, les moteurs deux temps ne se font plus depuis 2007, alors quand il faut trouver une pièce de rechange, c’est la croix et la bannière, sans compter qu’on ne trouve presque plus de mécaniciens compétents dans ce domaine, forcément… Du coup, je suis obligé de me débrouiller par moi-même, la plupart du temps. J’ai dû tout apprendre. J’ai même dû fabriquer un cric moi-même. Au moins, je peux changer mes roues ou réparer mes petites pannes de moteur. »   

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Mais Nguyễn Hồng Lĩnh a une façon bien à lui de bichonner son scooter : il lui chante des chansons de sa composition ! Tout de suite un extrait ! Comme quoi, que ne ferait-on pas pour un scooter ?...   

 

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