(VOVWORLD) - Direction le district de Mai Châu, dans la
province de Hoà Binh, au nord-ouest du Vietnam. Magazine Culture nous invite
cette semaine à sortir des sentiers battus pour découvrir un musée privé qui
vaut le détour.
Des maisons sur pilotis typiquement Thaï dans le village de Văn. Photo:
maichautourist.com
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Situé en plein cœur du village de
Văn, à plus de 140 kilomètres au sud-ouest de Hanoï, ce musée de la culture de
l’ethnie Thaï est un espace unique, ouvert depuis 2012 au public grâce à un
homme hors du commun qui s’appelle Kiều Văn Kiên. Né à Thạch Thất, à Hanoï,
Kiên adore voyager dans les provinces montagnardes du nord du pays. Mais c’est
à Hoà Binh qu’il a choisi de déposer ses valises. Il faut dire qu’il y est
tombé doublement amoureux : amoureux d’une belle Thaï et amoureux de cette
ethnie ô combien fascinante.
Kiều Văn Kiên. Photo: daibieunhandan.vn
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«Au Vietnam, avec 1.500.000 âmes, les Thaï passent pour être le troisième groupe ethnique», nous
explique Kiều Văn Kiên. «Ils sont installés essentiellement dans le Nord et le
Centre septentrional, depuis le XIe siècle. On les retrouve dans les
provinces de Thanh Hoa, de Nghê An, de Son La, de Lào Cai, de Yên Bai, de Diên Biên
et donc de Hoà Binh. Ils parlent leur propre langue. Quant à leur culture, elle
est d’une richesse incroyable… Ça fait déjà quinze ans que je farfouille dans
tous les villages pour enrichir ma collection. Ce musée, c’est tout simplement
parce que j’ai envie de préserver la culture Thaï et de la faire connaître au
public.»
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Les deux étages du musée,
c’est-à-dire d’une maison sur pilotis typiquement Thaï, regorgent d’objets
authentiques: des instruments de musique; des outils pour la chasse, la pêche,
la cueillette; des parures, des ustensiles ménagers... Et c’est bien évidemment
le maître de céans qui fait office de guide en donnant des explications pour
chaque objet.
«Quand on voit ça, on se dit que
c’est une pirogue, alors qu’en fait c’est un mortier», me dit-il en désignant
une pièce de bois creusée, de forme oblongue. «Les Thaï le déposent par terre et
avec le pilon, ils concassent le riz, le maïs, les graines. Mais c’est aussi un
instrument de musique!... Eh oui!... Les filles et les garçons se tiennent
debout aux deux côtés du mortier en le frappant avec les pilons et ça fait une
percussion. Aussi simple que ça!»
Le foyer des Thaï. Photo: daibieunhandan.vn |
Comme il se doit lorsqu’il s’agit
de découvertes ethniques, la gastronomie occupe une bonne place.
«Ça, c’est une marmite pour la
cuisson à la vapeur. Les Thaï préfèrent cuire à la vapeur plutôt qu’à l’eau. Ils
utilisent souvent des feuilles comestibles pour envelopper la nourriture, aussi
bien la viande que le poisson ou même les légumes, avant de la faire cuire dans
cette marmite. Ce sont des recettes simples, mais vraiment originales, je
trouve…»
Les touristes en quête d’insolite
ont quant à eux l’impression d’avoir ferré le gros poisson en visitant ce petit
musée qui est un véritable condensé de la culture Thaï.
«Très enrichissant. On voit
l’évolution du peuple Thaï au fil des années avec des outils d’avant l’époque
moderne. C’est toujours agréable de voir l’évolution positive du peuple Thaï au
Vietnam», nous dit Laurent.
«Moi, j’aime bien tout ce qui est
arme. L’arbalète m’a bien plu. Mais j’ai été étonné de voir des fusils anciens.
Ça m’a fait drôle. Concernant les pièges, si le guide ne nous avait pas dit que
c’était des pièges, effectivement, on ne s’en serait pas aperçu. Ça montre bien
à quel point les Thaï sont ingénieux pour chasser», nous confie Francis.
Le piège de coqs. Photo: cungphuot.info
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«Je trouve que c’est très
ingénieux le piège de coqs. Sur ce coup-là, franchement, je dis chapeau
bas au peuple Thaï. Il fallait y penser… Mettre un coq dans un sac tricoté en
libérant sa tête et l’emmener dans la forêt pour attirer auprès de lui des coqs
sauvages… Il y a un côté machiavélique, même», estime Béatrice.
Eh bien piège pour piège, Kiều
Văn Kiên a sans doute réussi à en tendre un à toutes celles et tous ceux qui
sont en quête d’authentique… et qui ne demandent qu’à s’y laisser prendre.