Deux formes d’art, une histoire

(VOVworld)- La peinture à la laque et la sculpture réunies pour raconter une seule et même histoire: voici, en quelques mots le principe qui anime «Obsession», une exposition des œuvres de Hà Trí Hiếu et de Trần Đức Sỹ qui a lieu actuellement au centre Heritage Space, à Hanoi.

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Les 12 peintures à la laque de Hà Tri Hieu constituent une série thématique, «Obsession champêtre», avec deux tons dominants: le mordoré et le rouge. Les bœufs et les jeunes filles qui chantent dans cette série sont comme autant de métamorphoses d’une chanson qui hanterait notre subconscient, et qui serait ici subtilement dévoilée. De leur côté, les 7 sculptures de Tran Duc Sy sont conçues à l’identique: le sujet est découpé en tranches, à la verticale, pour être ensuite recomposé à l’horizontale. Mais cette fois, les tranches ont perdu leur ordonnance initiale: une façon comme une autre de traduire la complexité psychologique de l’homme moderne… De cette confrontation entre la peinture à la laque et la sculpture, il ressort en tout cas une étrange harmonie. Ha Tri Hieu:

«Tran Duc Sy et moi-même, nous avons eu l’idée d’organiser cette exposition il y a environ six mois. Nous sommes des amis de longue date. J’aime bien le style de Tran Duc Sy. C’est ce qui m’a poussé à vouloir faire cette exposition avec lui.»

«Obsession»… Voilà un titre qui vaut que l’on s’y attarde… Ha Tri Hieu:

«À mon avis, chaque artiste a sa propre obsession. Pour moi, ce sont les paysages champêtres vietnamiens: les gens, les animaux… Tran Duc Sy, lui, est obsédé par la place de chaque personne: non pas la place dans une hiérarchie du pouvoir, mais la place dans la vie, dans la société, dans la famille… Cette obsession pousse l’homme à adopter de nouvelles visions.»

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Les œuvres de Ha Tri Hieu et de Tran Duc Sy ont le don de renvoyer le visiteur à ses propres réminiscences. Ainsi le peintre Nguyen Minh Phuoc:

«C’est une exposition intéressante. Ha Tri Hieu reste fidèle à son thème de prédilection: la campagne… On voit des bœufs, de jeunes paysannes… Le tout dans des tons sombres et profonds. Quant aux sculptures de Tran Duc Sy, à première vue, elles sont très rugueuses, mais très suggestives.»  

Comme un jeu de miroir, cette «Obsession» exposée ici nous met sans doute face à nos propres obsessions. Nguyên Linh Dan, étudiante à l’académie de la presse et de la communication:

«Ce que j’aime le plus dans les tableaux à la laque, c’est la simplicité des matériaux utilisés pour suggérer une atmosphère bucolique. Quant aux sculptures, elles expriment les tourments de l’âme humaine.»

Avec ce mariage réussi entre la peinture à la laque et la sculpture, «Obsession» offre au public ce que l’Art en général peut lui apporter de meilleur: une ouverture sur un ailleurs…

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