(VOVworld) - C’est dans la province de Lao Cai que nous nous rendons aujourd’hui, et plus précisement dans le district montagneux de Bac Ha, une localité réputée non seulement pour ses paysages pittoresques, mais aussi pour les fêtes originales dont elle est le théâtre, à commencer par une course hippique qui a lieu chaque année au mois de juin, et qui met aux prises les paysans et leurs bêtes de somme.  

Autrefois, le parcours de la course hippique passait par monts et par vaux, mais la ligne d’arrivée était située sur un terre-plein, en plein centre du bourg de Bac Ha. En arrivant au but, les cavaliers sautaient à terre et tiraient cinq fois sur une cible, puis s’emparaient d’une balle d’étoffe rouge, remontaient sur leur cheval et retournaient au point de départ. Le vainqueur était celui qui achevait la course le premier et qui était capable d’atteindre sa cible. La légende ne veut-elle pas que les cavaliers de Bac Ha puissent toucher leur cible de dos, leur cheval au galop ?

De nos jours, l’épreuve de tir n’est plus au programme de la course hippique de Bac Ha qui est organisée de manière plus professionnelle, dans un véritable hippodrome. En plus, l’événement attire non seulement des cavaliers de Bac Ha, mais aussi d’autres, venus de provinces du Nord-Ouest telles que Yen Bai, Ha Giang, Lai Chau, Son La ou Dien Bien. Le cheval est un animal domestique pour presque tous les ménages, dans le Nord-Ouest. En plus d’être le moyen de transport le plus efficace dans cette région montagneuse, il est aussi entraîné pour participer à la course hippique. Vang Van Tai, qui vit dans la commune de Na Hoi, dans le district de Bac Ha, élève des chevaux depuis une trentaine d’années. Selon lui, un bon cheval de course est un mâle au corps robuste et ferme, avec de longs pieds, des poils soyeux, des yeux vifs, des trots longs et réguliers. Vang Van Tai met l’accent sur les pieds du cheval :

« Les pieds d’un cheval de course doivent être droits, avec des sabots épais. Si ses sabots bifurquent comme le pied d’un canard, il ne pourra pas courir rapidement. Les chevaux de courses doivent être bien nourris. Mes chevaux de course ont gagné pas mal de fois car ils étaient bien dressés et entraînés. »

Les jockeys de la course hippique de Bac Ha étant des paysans, et leur monture, des chevaux de transport, la compétition se déroule très simplement. Sans harnais, étrier ni fouet, les cavaliers n’ont que leurs rênes pour diriger leur monture, leurs jambes serrant étroitement le flanc du cheval. Vang Van Huynh, champion de la course hippique de Bac Ha en 2012 et 2013 :

« Il faut se tenir très fermement sur le dos du cheval durant la course. On peut laisser le cheval courir à pleine vitesse dans les tronçons droits mais dans les virages, il faut ralentir le trot pour éviter les chutes. »     

La course hippique de Bac Ha attire chaque année un grand nombre de touristes vietnamiens et étrangers qui viennent pour suivre avec intérêt les moments forts de l’événement. Matthias Matt, un touriste allemand venu de Hambourg :

« C’est très intéressant. Je suis frappé de voir que tous les habitants de la localité sont présents. J’ai l’impression qu’ici, tout le monde veut voir la course. J’ai constaté que durant la course, à l’approche de la ligne d’arrivée, deux chevaux se sont arrêtés pour paître. C’était vraiment amusant. »

La course hippique de Bac Ha est devenue un rendez-vous incontournable aussi bien pour les habitants de la région que pour les touristes qui gardent un souvenir inoubliable d’un événement aussi original et haut en couleurs.