(VOVworld) - Un symposium national ayant pour thème «Préserver la pureté du vietnamien dans les médias» a eu lieu récemment à Hanoi. L’événement était organisé par la Voix du Vietnam, en coordination avec l’Association des linguistes vietnamiens et l’Association des journalistes vietnamiens. C'était la troisième fois qu'un symposium était organisé sur ce thème, les deux premiers ayant eu lieu respectivement en 1966 et en 1979. Il aura en tout cas mis en évidence la responsabilité de notre radio nationale en termes de préservation et de promotion de la langue vietnamienne, responsabilité d'autant plus marquée que notre pays est en plein processus d'intégration internationale.
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La première émission de la Voix du Vietnam a été diffusée à 11h30 le 7 septembre 1945. Elle a débuté avec les mots suivants «Ici la Voix du Vietnam, émettant de Hanoi, capitale de la République démocratique du Vietnam». Cette "voix" du Vietnam, c'était - déjà - celle d’une nation, celle de la République démocratique du Vietnam née cinq jours auparavant, avec la proclamation d’indépendance lue par le président Ho Chi Minh. Plus que quiconque, les professionnels de la radio nationale sont conscients de la nécessité de préserver la pureté de la langue vietnamienne. Nguyen The Ky, directeur général de la Voix du Vietnam :
«Il faut mettre en place un programme de formation au bon usage du vietnamien à la Voix du Vietnam. Les journalistes, les présentateurs et les animateurs doivent tous posséder un très bon niveau de vietnamien, ce qui suppose bien évidemment une bonne préparation et une parfaite maîtrise de la langue.»
La Voix du Vietnam s'est donc donné pour mission de faire bon usage du vietnamien, mais aussi d’encourager la population à en préserver la pureté. Tout en cherchant à enrichir leur vietnamien, les professionnels de la radio nationale s'efforceront donc d'éviter autant que possible les mots empruntés à des langues étrangères.
Nguyen Dinh Thanh, qui est un ancien journaliste de la Voix du Vietnam, reste toujours à l'écoute des émissions. Ce septuagénaire donne régulièrement ses avis sur la manière dont le vietnamien est utilisé par les présentateurs et les journalistes de la Voix du Vietnam.
«Il faut tout d’abord choisir les bons mots. Beaucoup utilisent les mots sino-vietnamiens sans comprendre vraiment leur signification. Un journaliste digne de ce nom devrait éviter cela », a fait savoir Nguyen Dinh Thanh.
Que l'on ne s'y trompe pas. Il ne s'agit pas pour autant de figer les choses et de verser dans l'archaïsme. Le vietnamien est une langue vivante, c'est-à-dire en perpétuelle évolution, et la presse s'en fait tout naturellement l'écho. Selon Pham Van Tinh, de l’Institut du dictionnaire et de l’encyclopédie du Vietnam, au cours de ces vingt dernières années, de 4.000 à 5.000 mots anglais ont ainsi été introduits dans la langue vietnamienne. Alors bien sûr, ces anglicismes apparaissent dans les émissions de la Voix du Vietnam. Mais tout est question de discernement: il s'agit d'enrichir la langue sans porter atteinte à son identité.
«C'est un fait: de nouveaux modes d'expression ont fait leur apparition. Notre mode de vie est d’ailleurs influencé par l’Occident. Et il ne faut pas avoir peur de ça. Les choses évoluent et c'est normal, après tout », a souligné Pham Van Tinh.
Pour Vu Thi Sao Chi, rédactrice adjointe de la revue Langue, rattachée à l’Académie des Sciences sociales du Vietnam, le vietnamien, tel qu'il est parlé sur les ondes de la Voix du Vietnam, doit être conforme aux règles d’orthographie et de prononciation indiquées dans le dictionnaire, ce qui signifie aussi que quelle que soit leur région d’origine, les journalistes de la Voix du Vietnam doivent parler un vietnamien standard.
«La radio et la télévision nationales doivent utiliser une langue nationale standardisée, notamment pour les émissions importantes comme le journal. Cette langue doit réunir les quintessences des dialectes des trois régions du pays », a partagé Vu Thi Sao Chi.
Faire bon usage du vietnamien est l'attitude qu'attend le public de la Voix du Vietnam et de tous les autres médias: question de crédibilité autant que de légitimité. Question de fierté nationale, aussi: notre langue, c'est l'un de nos trésors les plus inestimables...