(VOVworld) - Le 13 mai dernier, le ministère de l’Information et de la Communication a réceptionné et rendu public un atlas géographique de Philippe Vandemaelen, publié en 1827, dans lequel il est clairement établi que les deux archipels de Hoang Sa (Paracels) et de Truong Sa (Spratleys) relèvent de la souveraineté vietnamienne. C’est évidemment un document très précieux, aussi bien sur le plan de la cartographie maritime que sur celui de la souveraineté maritime et insulaire du Vietnam.
Philippe Vandemaelen (1795-1869).
Photo: Wikipédia
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En 1827, Philippe Vandemaelen (1795-1869), éminent géographe et cartographe, publiait un atlas universel en six tomes avec sept cartes des cinq continents, 381 cartes détaillées, 40 pages de statistiques et de nombreuses informations sur la géographie, la nature, la politique et les produits minéraux. Selon le professeur Nguyen Quang Ngoc, vice-président de l’association des historiens vietnamiens, qui s’est rendu en Europe pour faire des recherches sur cet atlas, ce document est absolument remarquable en termes de conception et d’imprimerie. L’atlas contient 111 cartes de pays asiatiques, classées dans le deuxième tome. Le Vietnam figure dans les cartes numéro 97, 105, 106 et 110. Mais la 106ème est particulièrement intéressante puisqu’elle nous montre le littoral du centre du Vietnam, du 12ème au 16ème parallèle. L’archipel de Hoang Sa est dessiné avec détails et exactitude, de 16 à 17o de latitude et de 109 à 111o de longitude.
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« Du début du 18èmeà la fin du 19ème siècle, toutes les cartes étaient basées sur le méridien de Paris, indique Nguyen Quang Ngoc. Ce n’est qu’en 1871 que, pour la première fois, lors d’une conférence sur la géographie mondiale, on a proposé le méridien de Greenwich. Dès 1886, les nouvelles cartes étaient établies selon ces références. L’écart entre le méridien de Paris et celui de Greenwich est de 2 degrés 22 minutes 14 secondes. Cet écart est une autre preuve sur la subjectivité et l’exactitude de la carte de 1827 de Philippe Vandemaelen dans laquelle figure Hoang Sa. »
Toujours selon le professeur Nguyen Quang Ngoc, cette carte est accompagnée d’un court article sur l’Empire d’Annam.
« Juste à côté des mots Paracels, Philippe Vandemaelen a introduit un bref exposé sur l’Empire d’Annam avec ses conditions géographique, démographique, politique et ses ressources naturelles. En lisant cet exposé, on peut se rendre compte de ce qu’était le Vietnam au début du 19ème siècle. Cette carte prouve que l’archipel de Hoang Sa relevait de la partie Sud du Vietnam et du territoire de l’Empire d’Annam. » Souligne Nguyen Quang Ngoc.
Dans cet atlas, la carte numéro 98, intitulée « Partie de la Chine », de 18 à 21o de lattitude et de 106 à 114o de longitude, reproduisant le Guangdong et l’île de Hainan, montre que la frontière sud de la Chine est au dessus de 18o de lattitude et que la partie au dessous du 18ème parallèle appartient bel et bien au Vietnam.
« L’atlas du monde offre un panorama complet, nous dit le professeur Nguyen Quang Ngoc. Philippe Vandemaelen était très objectif en matière de souveraineté. Son atlas a fait autorité pendant près de deux siècles. Il atteste que le monde entier a toujours reconnu la souveraineté du Vietnam sur Hoang Sa. C’est un document d’une valeur inestimable. J’ai étudié un grand nombre de cartes qui affirment la souveraineté vietnamienne mais cet atlas reste le meilleur. »
Il a été possible de remettre la main sur cet atlas grâce aux contributions du professeur Nguyen Quang Ngoc et de Nguyen Thi Hai, une étudiante vietnamienne en France, dans un court laps de temps et avec des moyens financiers restreints.
« Cet atlas contribuera à affirmer la souveraineté vietnamienne sur les archipels de Hoang Sa et Truong Sa, dit Nguyen Bac Son, ministre de l’Information et de la Communication. Il aide aussi les étrangers à mieux comprendre la signification de la lutte menée par le Vietnam pour défendre sa souveraineté territoriale. »
L’atlas du monde publié par Philippe Vandemaelen en 1827 constitue une base juridique importanate qui doit permettre au Vietnam de pouvoir revendiquer haut et fort sa souveraineté sur les archipels de Hoang Sa et de Truong Sa.