L’ambassade d’Autriche au Viet nam en collaboration avec le centre culturel Est Ouest vient de publier le recueil de poèmes : “Depuis le pays natal de Mozart”. Il s’agit d’un évènement marquant le coup d’envoi d’une série d’activités commémorant les 40 ans de l’établissement des relations diplomatiques Vietnam Autriche en 2012 au Vietnam. A travers les traductions de l’auteur Quang Chiên, les lecteurs vietnamiens feront connaissance avec la poésie moderne en Autriche et des poèmes sur la guerre au Vietnam perçue par des poètes autrichiens.
Ma maison est bien retapée
Il ne faut plus que changer les fenêtres et repeindre
Le prix de l’immobilier augmente et les assurances aussi
Au Vietnam, les maisons tombent dans la désuétude
Pourquoi ce gars là est si banal
On parle du Viet nam n’importe où
Laisse les gens tranquilles dans ce monde
Au Viet nam plusieurs personnes ont eu le repos éternel
C’est là un extrait du poème : A parler des arbres du poète et écrivain autrichien Erich Fried. Ce poème figure dans le recueil “Depuis le pays natal de Mozart”. 45 ans après sa publication, aujourd’hui avec la traduction de l’auteur Quang Chiên, l’ouvrage est présenté au public vietnamien pour la première fois avec des vers anti-guerre intéressants. En outre, certains poèmes connus de Erich Fried sur la guerre au Vietnam comme : “La mère vietnamienne” abordant l’affaire des 19 enfants tués par les bombardements américains à Hai Phong ou : “L’inventaire du massacre de My Lai” sont aussi présentés dans ce recueil. En dehors de la poésie, Erich Fried a aussi participé à plusieurs activités contre la guerre au Vietnam. D’après l’auteur Quang Chiên, Erich Fried est digne du titre : Poète engagé pour le Vietnam : “Pendant que le peuple vietnamien résistait contre l’agresseur, dans un pays lointain, un poète a publié un recueil de poèmes sur le Vietnam et l’a baptisé du nom : Et le Vietnam et... Ce recueil a eu un grand écho en Allemagne de l’Ouest à l’époque et a donné de l’élan au mouvement anti guerre des étudiants et jeunes allemands à l’époque.”
Bien qu’il ne soit jamais venu au Vietnam, Erich Fried qui est décédé en 1988, a vivement ému les lecteurs par ses vers sur la guerre au Vietnam. Il a condamné cette guerre atroce qui a coûté la vie à tant d’innocents. Ces vers montrent qu’Erich Fried est un poète épris de paix, une âme généreuse luttant pour la justice. En particulier erich Fried a réservé de beaux sentiments aux vietnamiens et à leur pays. Aussi pour ces derniers, il est un ami, un camarade.
11 autres poètes représentatifs de chaque période d’évolution de la littérature autrichienne sont aussi présentés dans ce recueil comme Nikolaus Lenau un grand poète du 19 ème siècle, Franz Kiessling, plein de lyrisme et d’humanisme ou encore Ernst Jandl une renommée de la poésie autrichienne contemporaine. Pour présenter ces poèmes en vietnamien, l’auteur Quang chiên a mis plus d’un an à les sélectionner et les traduire avec l’aide de l’ambassade d’Autriche au Vietnam. Comme l’a estimé le poète et compositeur Nguyen Trong Tao, pour traduire des poèmes, il faut être aussi poète et surtout être au même diapason que les poètes qu’on traduit : “Traduire les poèmes est la tâche la plus difficile dans la traduction littéraire. Traduire un poème c’est traduire les sentiments, les idées, les rythmes et aussi la morphologie du poème.. Les auteurs talentueux parviennent à nous transmettre les sentiments qu’ont éprouvés les poètes lorsqu’ils ont composé ces poèmes, c’est à dire qu’ils nous offrent une approche des plus fidèle du texte d’origine. Présentant ce recueil, l’auteur Quang chiên voudrait exprimer son attachement à la poésie en général et à celle de l’autriche en particulier et surtout il voudrait véhiculer la culture autrichienne au Vietnam. Et je pense que nous nous comprenons mieux à travers la littérature, la musique et la poésie.”
Espérons qu’après ces premiers vers venus du pays de Mozart, les lecteurs vietnamiens auront d’autres opportunités de decouvrir des auteurs autrichiens. Dans la préface au recueil, l’ambassadeur autrichien au Vietnam Georg Heindl a écrit : la traduction littéraire est une voie fabuleuse pour que nos 2 peuples se comprennent profondément.