(VOVworld)- En l’espace d’un millénaire, Hanoi a eu le temps de connaître bien des vissicitudes et de faire peau neuve plus d’une fois. Mais pourtant, de nos jours, il y subsiste encore ce fameux “vieux quartier” qui renvoie au visiteur l’image d’une vieille cité asiatique grouillante et bourdonnante, telle qu’on en trouve à profusion dans la littérature exotique. Rien n’y manque: les effluves, les couleurs, la cacophonie des vendeurs et même cette moiteur presque ensorcelante qui tient le tout dans une étrange harmonie. Et d’ailleurs, pour qui s’aventure pour la première fois dans ce dédale de ruelles, il y a de quoi se sentir dérouté, au propre comme au figuré. Et puis très vite, la magie opère et l’on se prend au jeu.
Ce vieux quartier de Hanoi, d’aucuns l’appellent aussi “quartier des 36 corporations”. Il faut dire que chacune des rues qui le compose est dédiée à un corps de métier bien précis. Il y a ainsi la rue des ferblantiers, des paniers, des nattes, des voiles et de que-sais-je-encore… En fait, on y retrouve un condensé des villages de métier artisanal qui entourent la ville, avec bien sûr toute l’animation que cela suppose! Et sur le plan architectural, il y aurait là aussi beaucoup à dire. Que de richesses en un si petit périmètre! De vieilles pagodes viennent se nicher au fond de petites ruelles presque impénétrables. Les trottoirs sont envahis par des échoppes de fortune et par de minuscules marchés qui disparaissent aussi vite qu’ils s’installent. Et que dire de ces maisons tubulaires accôtées les unes aux autres, dont les étroites façades sont autant d’invitations au mystère? “Etonnant”, “fascinant”, “envoûtant”!... A en croire les visiteurs, les superlatifs ne sont pas de trop pour tenter de décrire les impressions qui les assaillent. Et souvent, ils éprouvent le besoin de reprendre leur souffle, tout éberlués qu’ils sont. Alors, ils vont s’asseoir à la terrasse d’un café, en hauteur si possible, histoire de pouvoir surplomber cette circulation hallucinante qui participe elle-aussi à ce charme qui commence à opérer insidieusement. Alan est un jeune américain. C’est la première fois qu’il se retrouve à Hanoi. “Je n’ai jamais vu une ambiance aussi chaleureuse! Quelle animation! Il y a tellement de gens dans les rues! Mais je dois dire que tout le monde est sympathique et accueillant!”, s’exclame-t-il.
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Le poisson grillé typique de Hanoi |
Quelle animation, c’est vrai! Et sur le plan culinaire, aussi! Il y a tant de fumets qui attirent le badaud! On ne sait plus où donner de la tête! Un bol de pho, un bouillon aux vermicelles? Il faut avoir mangé au moins une fois dans l’une de ces inimitables petites cambuses de rues qui font pousser des cris d’orfraie ou qui enchantent, selon que l’on est très à cheval sur la propreté ou pas du tout: c’est une source d’étonnement permanente! Kathy, qui est une enseignante canadienne, raffole de cette cuisine populaire qui abonde dans les ruelles du vieux quartier. “J’aime énormément les plats que je trouve dans le vieux quartier. C’est bon, c’est raffiné… Il y a des saveurs extraordinaires et des ingrédients rares. Que du bonheur!”, confie-t-elle.
Puisque l’on parle cuisine, il faut savoir qu’il existe un plat bien particulier que tout visiteur étranger se doit d’avoir goûté au moins une fois: le poisson grillé! Dit comme ça, ça paraîtrait presque banal, mais lorsque l’on sait que le restaurant qui s’en est fait une spécialité a connu un tel succès que la rue dans laquelle il se trouve a été débaptisée pour s’appeler désormais “rues des poissons grillés”, on mesure à quel point c’est un passage obligé!
Quartiers de saveurs, donc. Quartier qui sollicite tous les sens jusqu’à les exacerber! A chacun sa perception, bien sûr, mais ce qui est sûr, c’est que ce vieux quartier dans lequel le passé se joue si bien du présent et de l’avenir n’en a pas fini de nous subjuguer!
Bui Hang