Les sentiments d’une amie japonaise envers le Vietnam

(VOVworld)-“Je voudrais écrire sur Nguyen Thi Binh, qui est représentative de ce qu’est le Vietnam, mais aussi sur le Vietnam et plus particulièrement sur la guerre et sur toute la période qui a suivi...” Ces confidences, ce sont celles de Hiramatsu Tomoko, japonaise, écrivain et militante pacifiste qui a toujours ardemment soutenu la cause de notre pays.

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C’est donc Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente de la République, ancien ministre des AE du gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Vietnam qui s’était illustrée aux négociations de Paris en 1972, dont la romancière Hiramatsu Tomoko a voulu faire la protagoniste de l’un de ses ouvrages, un ouvrage intitulé “Nguyen Thi Binh, la femme qui a fait changer le monde”.    

Hiramatsu Tomoko est née en 1941. Elle est l’auteur de plusieurs oeuvres littéraires et journalistiques qui traitent de la vie contemporaine. Dans sa jeunesse, Hiramatsu Tomoko a participé à plusieurs manifestations contre la guerre du Vietnam au Japon. Sa sympathie allait tout naturellement au peuple vietnamien dont elle n’a cessé d’admirer l’héroïsme et la combativité. Mais ce n’est qu’au moment des négociations de Paris qu’elle a pu rencontrer Nguyen Thi Binh pour la première fois:   

A l’époque, j’étais mue par des sentiments chaleureux envers le peuple vietnamien. Et j’étais impressionnée qu’une femme comme Nguyen Thi Binh puisse venir négocier la paix pour son pays. En la voyant, j’ai tout de suite eu le pressentiment que le Vietnam allait gagner la guerre contre les Américains.   

Dans les années qui ont suivi, le souvenir de cette femme forte, venue représenter un peuple héroique à la table des négociations, n’a cessé de hanter Hiramatsu Tomoko. Le désir d’écrire un livre à son sujet était déjà là, mais la documentation sur Nguyen Thi Binh était quasiment inexistante, alors, au Japon. Ce n’est qu’en 2005 qu’elle a pu se rendre au Vietnam pour la 1ère fois, grâce aux associations d’amitié des 2 pays, et rencontrer enfin Nguyen Thi Binh elle-même. Hiramatsu Tomoko se souvient:

Je considère cela comme un grand honneur, car pour un écrivain comme moi, il est difficile de rencontrer une femme vietnamienne comme Nguyen Thi Binh, avec qui j’ai finalement eu trois entrevues, chacune très émouvante. Le livre que j’ai écrit sur elle a été présenté par les grands journaux japonais et a connu un certain succès auprès du public.

Dans “Nguyen Thi Binh, la femme qui a fait changer le monde”, Hiramatsu Tomoko a essayé de brossé le portrait aussi authentique que possible de Nguyen Thi Binh, en ne négligeant aucun aspect de son existence toute entière vouée à la révolution vietnamienne, et dont le grand fait marquant restera certainement les négociations de Paris. Mais elle fait également la part belle aux victimes de l’agent orange et aux séquelles de la guerre. Publié en 2010, le livre a reçu un écho favorable auprès du public japonais. Les recettes des ventes ont été entièrement consacrées aux victimes de l’agent orange. Ces dernières années, Hiramatsu Tomoko a activement participé aux échanges culturels entre le Japon et le Vietnam, notamment à des campagnes d’octroi de bourses à des élèves des régions reculées ou peuplées par des ethnies. Récemment, elle s’est rendue dans un centre de soins pour les victimes de l’agent orange dans la province de Thai Binh.

Je compte me rendre dans d’autres endroits pour prendre des notes, et notamment dans certaines provinces montagneuses et déshéritées. Pour nous autres japonais, cette guerre du Vietnam a été une absurdité, et l’épandage de substance toxiques un geste criminel. J’espère que ce pays auquel je demeure si attachée persévèrera dans son combat pour rendre justice aux victimes de l’agent orange.    

Prenant acte du soutien de Hiramatsu Tomoko au peuple vietnamien, l’union des associations d’amitié avec les peuples du Vietnam l’a décorée de la médaille pour la paix et l’amitié entre les peuples. Pour les vietnamiens, des personnes comme cette amie japonaise contribuent grandement à alléger les souffrances endurées par les victimes de l’agent orange et à resserrer la solidarité entre les peuples./.

Anh Huyên


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