Procès verbal de guerre 1-2-3-4.75

(VOVworld) - Le journaliste Tran Mai Hanh vient de publier un roman sur les derniers jours de la guerre, en 1975, un roman qui retrace l’agonie du régime de Saigon au cours des quatre derniers mois de combats, qui étaient aussi les quatre premiers de cette année-là, d’où son titre : « Procès verbal de guerre 1-2-3-4.75 »  

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Au début de 1975, Tran Mai Hanh, qui était à l’époque correspondant de guerre de l’Agence vietnamienne d’Information sur les fronts du Sud, a suivi les troupes vietnamiennes dans leur avancée victorieuse de Hue à Saigon, ce qui lui a valu d’être présent au Palais de l’indépendance, le 30 avril, pour assister à la chute du régime sudiste. C’est de là que lui est venue cette envie d’écrire un roman.  

« L’idée d’écrire ce livre m’est venue dès les premiers jours qui ont suivi la libération de Saigon. Il faut dire qu’avoir la chance d’assister à des évènements historiques d’une telle ampleur, ce n’est pas banal ! J’ai pris note de tout ce que j’ai vu. C’est d’ailleurs pour ça que ça s’appelle « procès verbal »… C’est pour insister sur l’authenticité de ce qui est relaté », dit Tran Mai Hanh.

Tran Mai Hanh a aussi collecté un grand nombre de documents ultraconfidentiels émanant de la partie adverse. Les notes et les documents étaient donc là, le premier manuscrit aussi, mais le livre n’est pourtant sorti que quarante ans plus tard. Un laps de temps indispensable, selon l’auteur, pour prendre le recul nécessaire et adopter le regard objectif d’un témoin.   

« Ce n’est qu’en 2012 que j’ai repris complètement le premier manuscrit. Si j’avais fait publier le livre en 2002, ça n’aurait pas été un succès, car à l’époque, j’avais la mentalité d’un vainqueur. 10 ans plus tard, c’était complètement différent. Le Vietnam et les Etats-Unis ont non seulement normalisé leurs relations mais aussi établi un partenariat intégral.  Moi-même, après avoir connu des hauts et des bas, je vois les choses différemment, je porte un regard plus humain sur les hommes qui ont été plongés dans cette guerre. J’ai pu écrire avec davantage de détachement et de compassion vis-à-vis des soldats qui étaient de l’autre côté du front. »

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Avec plus de 500 pages, le roman sorti en 2012 est composé de 19 chapitres. Dans sa réédition en 2015, les Editions politiques nationales ont ajouté 21 documents à ceux que Tran Mai Hanh avait trouvé après le 30 avril 1975.

« J’ai choisi ces 21 documents car ils sont les plus représentatifs. Il y a, par exemple, quatre télégrammes du président Richard Nixon adressés au président du régime de Saigon de l’époque, Nguyen Van Thieu, en janvier 1973 sur la signature des accords de Paris, qui a été un crève-coeur pour Washington. Il y a également quatre télégrammes et des notes diplomatiques du président Gerald Ford adressés à Nguyen Van Thieu indiquant que Washington ne pouvait plus intervenir dans la guerre au Vietnam. Il y a enfin toutes les décisions et politiques du régime de Saigon conduisant à sa perte. »

Pour les lecteurs, le livre de Tran Mai Hanh offre une synthèse remarquable de tous ces documents. Mais d’un procès-verbal, il n’a que le titre, pas la sécheresse. Bui Viet Thang, écrivain de son état : « On dit souvent que lire un roman, c’est comme faire un marathon. Il faut donc démarrer de manière juste. Tran Mai Hanh a trouvé un point de départ adéquat : après la victoire de Phuoc Long et le dernier Noël du régime de Saigon, en décembre 1974. C’est un panorama morose qui annonce la chute inévitable de ce régime. »

Tran Mai Hanh a été primé en 2014 par l’Association des écrivains vietnamiens. Il veut y voir un encouragement à poursuivre sur la voie qu’il a choisie, un encouragement à devenir un écrivain engagé.   


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