En 2011, Hoàng Van Tuyên a terminé ses études à l’École normale supérieure de Guilin. Au début de l’année suivante, il a décidé de s’installer à Nanning, la capitale de la région autonome du Guangxi en Chine. Une fois sur place, il a investi tout son argent dans l’achat d’un vélo électrique. Il se souvient:

«Au début, je ne connaissais personne et je ne savais pas encore ce que je pouvais faire. Je parcourais la ville de Nanning de long en large en vélo électrique pour observer. Un jour, je suis passé par hasard par un marché de fruits. Les marchands déménageaient vers un nouveau site. Je les y ai accompagnés et une idée a surgi dans ma tête: pourquoi ne pas vendre des fruits vietnamiens ici?”

Tuyên a donc emprunté pour acheter des pastèques au Vietnam et les revendre en Chine avant de constater qu’il existe une longue période d’inactivité dans l’entre-deux saisons. Il a donc décidé de revendre également des fruits du dragon. A ses débuts, sans partenaires locaux, Tuyên subissait d’importantes pertes. Puisqu’il n’était pas capable d’écouler ses stocks et que ces fruits s’abîment rapidement, il devait jeter la moitié de ses marchandises. Mais en persévérant, Tuyên a réussi à accroître sa clientèle.

“En Chine, quand il fait froid, il y a très peu de fruits, alors que le Sud du Vietnam en foisonne grâce au climat de la région. C’était donc une très bonne idée d’exporter des fruits vietnamiens en Chine.”, a-t-il fait savoir.

Mais Tuyên va encore diversifier ses activités. Lors d’un repas avec des partenaires chinois, ceux-ci lui ont demandé de les amener au Vietnam pour acheter des meubles en bois qu’ils ont trouvé très jolis. Le jeune homme d’affaires a ainsi décidé d’exporter des meubles en bois vietnamiens en Chine. Il s’est rendu à Dông Ky, un village réputé pour la fabrication de meubles situé dans la province de Bac Ninh, pour commander des meubles, puis les faire acheminer en Chine. Le design original et la conception artisanale de ces meubles ont été très appréciés par les Chinois.

Tuyên veut maintenant se lancer dans le commerce des produits aquacoles, notamment des silures. Il confie:

“Après avoir sondé le marché des produits aquacoles, j’ai constaté que le commerce de silures avait du potentiel en Chine. En hiver, les Chinois aiment bien ce poisson.”

Cao Xiwen, son épouse chinoise, l’a beaucoup encouragé dans son travail. Ils se sont connus quand Tuyên était en première année de fac. Malgré son chinois encore limité, le jeune Hanoïen était bien déterminé à conquérir le cœur de sa dulcinée. Aujourd’hui Cao Xiwen est une épouse dévouée. Elle prépare régulièrement des plats vietnamiens que son mari affectionne. Elle apprend le vietnamien avec ses deux enfants pour améliorer la communication dans le couple. Malgré la barrière linguistique, elle a réussi à se faire aimer par sa belle-famille. “Je n’ai jamais pensé que j’épouserais un Vietnamien mais maintenant, l’amour pour mon époux m’aidera à surmonter toutes les difficultés”, nous dit-elle.