(VOVworld) - Une bonne vingtaine d’enfants
de la commune de Can Chu Phin (district de Meo Vac, province de Ha
Giang, pour la précision géographique), viennent de vivre une expérience
inédite en participant à la création et à la présentation d’un conte
musical radiophonique, tout cela dans le cadre d’un programme mené par
Plan, une ONG internationale.
Les enfants commencent par des jeux simples dans leur langue, en disant par exemple « bonjour » (« nho giong » en langue Mong). Puis, tout en écoutant la musique, ils bougent doucement en se laissant porter par le rythme. Ce type d’approche stimule leur imagination. C’est par ailleurs une façon tout à fait ludique d’aborder le travail. Ly Mi Tra, une élève participant au programme :
«J’aime beaucoup travailler ce conte musical et voir les autres jouer. Ça reste très proche de notre vie.»
Malgré certaines réticences au début, les enfants ont appris à trouver une certaine forme de cohésion en écoutant leur respiration, les battements de leur coeur et le silence autour d’eux. Un autre exercice consiste à faire des dessins reproduisant la nature aux alentours en laissant parler son imagination. Ces dessins sont autant de rêves que ces enfants portent en eux. Le résultat est d’ailleurs sans équivoque : si les petites filles dessinent très souvent des fleurs, les garçons, eux, se tournent vers les blocs de pierre ou les arcs-en-ciels.
«Dans les montagnes de Can Chu Phin vit un garçon de 13 ans qui s’appelle « bloc de pierre », car, depuis sa naissance, il voit des pierres partout, quand il va à l’école, quand il se rend dans la forêt... Il veut devenir un bloc de pierre, fort et résistant au soleil et à la pluie.»
Ce petit garçon s’appelle Vu Mi No.
«J’ai dessiné un bloc de pierre car je vis dans une région montagneuse où il y en a beaucoup. Ce bloc de pierre est très grand et très beau. Le soleil et la pluie n’arrivent pas à le salir.»
Tous ces exercices révèlent un imaginaire débridé particulièrement poétique qui sert de base à l’élaboration du conte musical, élaboration qui se fait avec l’aide de professionnels et de bénévoles, bien entendu.
«Qu’elle coule, l’eau, si elle le peut. La terre, comme elle ne peut pas couler, reste pour devenir une montagne. Pars, si tu peux. Moi, je ne peux pas partir. Je reste avec les montagnes.»
La créativité des enfants a fortement impressionné Tuyet Minh, qui est une spécialiste de l’utilisation des arts dans le développement communautaire. C’est d’ailleurs elle qui les a guidés dans cette activité.
«Leur utilisation des images et de la langue est très flexible. Ces histoires sont simples mais reflètent un sens de l’observation très subtil.»
«Le soleil s’est levé pour de bon. Nous ne sommes pas de mauvaises gens. Nous ne buvons pas d’alcool. Le soleil s’est levé pour de bon. Nous pouvons aller à l’école. Nous sommes libres. Quel bonheur !»
Grâce à ce programme, ces enfants Mong peuvent pleinement exprimer leurs rêves.