(VOVWORLD) - Le 9e colloque annuel consacré à la mer Orientale a eu lieu le 24 juillet à Washington.
Interviewés par le correspondant de la Voix du Vietnam, plusieurs participants ont jugé nécessaire que la communauté internationale s’exprime sur la situation en mer Orientale.
En menant des explorations géologiques dans une zone qui ne lui appartient pas et en empêchant les activités d’autres pays en mer Orientale, la Chine a enfreint la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. Ce constat est partagé par de nombreux chercheurs. Selon Anthony Nelson, directeur chargé de l’Asie de l’Est et du Pacifique du groupe de consultations Albright Stonebridge, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) doit adopter une position claire au sujet de la mer Orientale.
« L’ASEAN doit prendre une décision. A-t-elle vraiment intérêt à ce que certains pays membres qui ne sont impliqués dans aucun litige en mer Orientale utilisent leur droit de véto sur ses décisions importantes ? Il faut bien réfléchir à cela. Je pense que plusieurs pays de l’ASEAN peuvent agir ensemble, c’est le cas de la Malaisie, du Brunei, des Philippines et du Vietnam. Au lieu de s’appuyer sur l’ASEAN, ces pays feraient mieux de compter sur le soutien de l’Indonésie ».
Le professeur Kavi Chongkittavorn, de l’Institut d’études stratégiques et internationales à l’Université Chulalongkorn de Thaïlande, propose :
« Si l’ASEAN souhaite parvenir à un Code de conduite en mer Orientale, c’est parce qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème sino-vietnamien. Un bon code de conduite encouragera d’autres pays à coopérer avec l’ASEAN et la Chine. Nous n’avons pas besoin de nous précipiter. Même si les parties ont pu se mettre d’accord sur un projet de code unique, prenons tout le temps nécessaire pour en faire un document de qualité ».
Gregory Poling, directeur du programme Initiative sur la transparence maritime en Asie, estime que la communauté internationale doit critiquer les agissementschinois en mer Orientale.
« Si seuls les États-Unis s’expriment à ce sujet, la Chine les qualifiera de faiseur de troubles. Ce serait bien si le Vietnam, la Malaisie et les Philippines réussissaient à attirer l’attention de la communauté internationale. En 2015 et 2016, le monde a suivi de près les actions de la Chine. S’il ne fait plus attention, c’est parce que les Philippines ne parlent plus de la question de la mer Orientale. Cela doit changer. Non seulement les États-Unis, le Japon et l’Australie, mais toute la communauté internationale doit s’exprimer. Sinon la Chine verra que sur le plan diplomatique, elle n’aura pas à payer pour ses actions».
Organisé par le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), le 9e colloque sur la mer Orientale a été l’occasion pour les spécialistes, chercheurs et médias d’analyser l’évolution de la situation dans cette mer au cours de l’année passée, et notamment les actions menées par la Chine pour empêcher d’autres pays d’y exploiter du pétrole.
Phạm Huân, VOV. Etats-Unis