(VOVworld) - Durant les deux dernières résistances nationales, la Voix du Vietnam a été le trait d’union entre le Nord et le Sud du pays. Malgré les combats acharnés, le personnel de la radio nationale a fait tout ce qui était possible pour maintenir ce lien.
Tran Dac Loc est entré à la Rédaction des émissions destinées au Sud de la Voix du Vietnam, en Octobre 1956, sous le pseudonyme de Vien Kinh. A l’instar de ses collègues journalistes de la radio nationale, il ne disposait pour travailler que d’un carnet et d’un stylo. Les conditions difficiles et les bombardements américains n’ont jamais découragé les journalistes de la VOV, indique-t-il. : « A l’époque, nous travaillions sans compter les heures. Après la conférence de rédaction du matin, j’écrivais tout de suite mon article qui devait être diffusé à midi. J’en écrivais un autre très vite après. Souvent, un journaliste devait écrire sept articles par semaine sans jamais penser aux honoraires ni à aucun traitement de faveur. »
Durant la résistance anti-américaine, Huy Lan et ses collègues sont allés par monts et par vaux pour couvrir les activités du mouvement révolutionnaire au Sud. Il n’arrive plus à se souvenir à combien de bombardements et de ratissages, il a échappé pendant les six années durant lesquelles il était journaliste à la Radio de la Libération, auprès du comité du Parti pour le Sud dans la province de Tay Ninh, au Sud. Quand en 1969-1970, par exemple, le siège du comité du Parti du Sud s’est retrouvé complètement isolé à cause des ratissages, les journalistes ont dû se montrer très ingénieux pour continuer de travailler. Huy Lan se souvient : « La lutte menée par la population au Sud étant très animée, les journalistes devaient relayer les informations en permanence. Parfois, nous écrivions pendant nos déplacements. Durant les ratissages, nous écrivions dans les abris souterrains que nous avions creusés nous-mêmes. Nos articles étaient transmis à Hanoi pour être diffusés et nous étions très heureux et très fiers de les entendre ensuite sur les ondes. »
Monsieur Hieu à côté des souvenirs de la période où il travaillait pour la Voix du Vietnam
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Dang Trung Hieu, ancien chef adjoint du Département de techniques radiophoniques, rattaché au Département général de la Poste et de la Radiodiffusion a réservé dans sa maison à Ho Chi Minh-ville, un espace pour conserver les souvenirs de la période où il travaillait pour la Voix du Vietnam. On y trouve un vieux poste de radio, une machine à écrire, des photos prises avec le président Ho Chi Minh et ses collègues de la radio. Il se souvient : « J’étais en service durant la nuit où les Américains ont bombardé le Nord avec les B52. Tran Lam, le chef de la radio à l’époque, l’était aussi, au siège principal à Quan Su. Cette nuit-là, il m’a demandé par téléphone : « La station d’émetteur de Me Tri a été bombardée, que doit on faire ? » Je lui ai répondu : « Nous allons suivre le plan prévu ». La population de la capitale n’a pas su que la station de Me Tri avait été bombardée car dés le lendemain matin, nous diffusions à partir du numéro 45 rue Ba Trieu. D’ailleurs, les gens qui travaillaient à la radio ne l’ont pas su non plus car notre plan avait été gardé secret. »
C’est grâce aux efforts sans cesse renouvelés de ses journalistes et de ses techniciens que la Voix du Vietnam a pu accompagner le pays durant les 70 dernières années.