(VOVworld) - Vous croyez connaître Hue, l’ancienne cité impériale du Vietnam ; vous avez déjà visité la citadelle et les tombes royales de la dynastie des Nguyen, vous avez peut-être même navigué sur la rivière des Parfums... mais avez-vous déjà entendu les chants de Huê ? Aujourd’hui, c’est possible en faisant une promenade en bateau sur la rivière des Parfums.

Y a t-il plus grand plaisir que celui d’être embarqué sur la rivière des parfums, à voguer, tout en se délectant des airs folkoloriques ? Quand la ville commence à s’éclairer, que le pont Trường Tiền s’illumine, c’est le moment choisi par les bateaux-dragons pour quitter les uns après les autres l’embarcadère...Arrivés au milieu de la rivière, ils s’arrêtent et se laissent porter par le courant ; c’est alors que les artistes apparaissent en costumes traditionnels. 5 chanteurs et 3 musiciens courbent l’échine pour saluer le public. Que le spectacle commence !

Dans le calme de la nuit, résonnent les sons de la cithare à 16 cordes, des luths à deux cordes ou 4 cordes... le nez dans les étoiles, vous oubliez tout. Tout est là, les chants poétiques, l’écrin rassurant de la rivière des parfums.

Pour assister à ce concert unique ? 150 mille dongs suffisent. Actuellement, ce circuit est proposé par 13 agences de voyage de Hue : 100 bateaux et 400 artistes se tiennent à disposition. La plupart des musiciens sont des professionnels qui travaillent dans d’autres compagnies le reste du temps. Participer à ces spectacles est pour eux un plaisir et un moyen d’augmenter leur revenus. Mais il y a aussi des amateurs passionnés, très souvent dotés de belles qualités. Tôn Nữ Thị Hoa, cheffe d’une troupe : « Nous appartenons à un club d’amateurs de musique de Hue. On donne des spectacles tous les soirs. C’est pas vraiment un travail, c’est plus un plaisir. Je suis retraitée, chanter me fait aimer la vie. »

Paroles savantes, styles élégants et nobles, c’est ainsi qu’on pourrait qualifier les chants de Hue. Les touristes peuvent découvrir des chants de Hue comme les airs de Nam Ai, Nam Bình. On repense à Thanh Vân : cette chanteuse nous a confié que sa rémunération était maigre mais qu’elle aimait ce métier, comme ses collègues. C’est pour cela qu’ils continuent. Bien sûr il y a des contraintes de taille, malgré l’expérience, il faut s’entrainer tous les jours. Thanh Tú, une jeune chanteuse, nous explique que les chanteurs doivent s’adapter à tous les voeux du public : « Aimer le métier, c’est chose la plus importante. Pour pouvoir donner des représentations ici, nous suivons une formation sérieuse. Et puis, pour vivre de ce métier, l’artiste doit savoir se renouveler constamment. »

Pour mieux répondre aux envies diverses des spectateurs, les chanteurs interprètent parfois des titres contemporains consacrées à Huê, des tubes que tous les Vietnamiens connaissent, mais qui, avec les voix des huéennes, prennent une tout autre couleur...

Il y a une grande proximité entre les artistes et leur public. Leur passion pour la musique est identique. Aussi avant de se quitter, artistes et spectateurs lâchent-ils ensemble des lampes flottantes sur la rivière des Parfums en espérant qu’ils se retrouveront un jour.