(VOVworld) - L’article 4 du projet d’amendement de la Constitution de 1992, un article qui stipule que c’est le Parti Communiste Vietnamien qui dirige le pays et la société, attire l’attention de l’opinion publique. Nombreux sont ceux qui le défendent, y voyant une stipulation nécessaire et conforme à la nature même du régime politique vietnamien.
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Par rapport à la version 1992, l’article 4 tel qu’il est défini dans le projet d’amendement présente des progrès certains. Il affirme que le Parti Communiste Vietnamien n’est pas la force avant-gardiste de la seule classe ouvrière mais bien de l’ensemble des travailleurs et de la nation vietnamienne. Ce faisant, il ne fait qu’entériner un état de fait car il va de soi qu’en 83 ans d’existence, le Parti n’aura pas uniquement servi les intérêts de la classe ouvrière, loin s’en faut! Il a toujours agi pour le peuple travailleur, pour la nation. Pour Nguyen Van Thanh, cadre pensionné, souligner le rôle dirigeant du Parti Communiste Vietnamien dans la Constitution relève d’une nécessité absolue: “Le Parti a dirigé la révolution, le pays et la société. Mais il se contente de l’appelation “parti au pouvoir”, une position acquise grâce à la confiance que la population lui accorde. Nous devons absolument réaffirmer le rôle du Parti dans cette période de renouveau marquée par des mutations imprévisibles.”
Une nouvelle disposition, majeure, a été ajoutée dans l’article 4: le Parti est étroitement attaché au peuple. Il est à son service, soumis à sa supervision et doit assumer, devant lui, la responsabilité de ses décisions. Désormais, “diriger” va donc de pair avec “assumer sa responsabilité”. D’après Nguyen Tuan Anh, enseignant en droit à l’Université nationale, une fois son rôle de supervision mis en avant, il faut donner au peuple le droit de critiquer les préconisations et politiques du Parti: “Le projet d’amendement stipule que le Parti est soumis à la supervision du peuple. Reste à savoir comment superviser. Je propose d’ajouter que le peuple supervise le Parti selon la loi sur la supervision et la critique sociale. Il faut élaborer cette loi en précisant comment la population va superviser le Parti et le gouvernement.”
Enfin, l’article 4 révisé stipule que non seulement les organisations du Parti, mais aussi l’ensemble des partisans doivent agir dans le cadre de la Constitution et de la loi. Le professeur associé Do Ngoc Ninh, spécialisé dans l’édification du Parti à l’Académie nationale de politique et d’administration Ho Chi Minh, donne son avis: “L’article 4 stipule que les organisations et les membres du Parti doivent agir dans le cadre de la Constitution et de la loi. C’est une disposition juridique stricte qui figure d’ailleurs dans les statuts du Parti et qui est même définie comme un principe d’action du Parti. Ainsi, n’importe quelle organisation ou membre du Parti qui transgresse la loi sera puni selon la loi, mais aussi selon les statuts du Parti. Le Parti n’accepte pas qu’un traitement selon la loi remplace totalement sa discipline interne.”
Certes, le rôle dirigeant du Parti Communiste Vietnamien sur le pays est indéniable. Mais, pour mieux répondre aux exigences du développement, beaucoup estiment que le Parti doit se renouveler davantage. Chaque cadre, chaque membre du Parti doit faire valoir sa personnalité politique et sa vertu. Et cette exigence doit être clairement inscrite dans la Constitution.