(VOVworld) - Le ralentissement économique mondial et les difficultés intérieures de l’économie nationale mettent le Vietnam devant de grands défis. L’Assemblée Nationale consacre une grande partie de sa présente session à des débats sur les mesures visant à dynamiser le développement socio-économique au cours des derniers mois de 2012 et en 2013. Dans la liste des sujets les plus fréquemment abordés : le règlement des mauvaises dettes et des invendus, la stimulation de la demande, la restructuration des sociétés publiques et des banques ou encore l’accélération de l’enseignement supérieur.
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Le gouvernement continue d’accorder priorité à la maîtrise de l’inflation et à la stabilisation macro-économique. L’Assemblée Nationale lui demande de faire preuve d’harmonie et de flexibilité entre politique monétaire et politique budgétaire, pour réduire progressivement le taux d’intérêt des crédits, régler les mauvaises dettes, stabiliser le taux de change et maintenir les dettes publiques à un niveau sécurisé. De nombreux députés voient d’un bon oeil l’intention du gouvernement de créer un comité national chargé de régler les mauvaises dettes bancaires. Tran Hoang Ngan, député de Ho Chi Minh-ville, fait partie de ceux-là :
“Si les mauvaises dettes perdurent, ce sera un gros problème. Or, à mon avis, elles ont commencé en 2008 ou 2009 et ont augmenté à cause de nous, qui avons fait marcher la planche à billets pour stimuler la demande. Je souhaite donc que le gouvernement analyse et règle ce problème le plus tôt possible.”
Quant à Tran Du Lich, un autre député de Ho Chi Minh-ville, il estime que la restructuration économique, l’une des préoccupations majeures du gouvernement, mérite un traitement plus global: “Je demande de créer un comité national chargé de la restructuration économique. Présidé par le Premier Ministre, ce comité devra s’occuper tant de la restructuration des investissements, des banques, des entreprises publiques que du règlement des mauvaises dettes. Dans le monde, on considère que tant que les banques commerciales n’arriveront pas à régler leurs mauvaises dettes, celles-ci seront un problème national.”
Selon Vu Viet Ngoan, président de la Commission nationale de supervision financière, l’économie nationale traverse une période où l’offre et la demande totales sont toutes les deux à un bas niveau. Par demande totale, on entend investissements plus consommation. Toujours d’après Vu Viet Ngoan, le gouvernement a intérêt à émettre des obligations spécifiques pour financer la réalisation d’ouvrages précis. Cela permettra à la fois d’augmenter la demande totale et d’écouler les invendus dans le domaine de la construction : “Il faut absolument stimuler la demande, sinon les invendus resteront. Je propose donc d’émettre des obligations pour financer la réalisation de certains ouvrages importants. Grâce à cela, on pourra écouler du fer, de l’acier, du ciment et d’autres matériaux de construction.”
Certains députés font état de la dissolution d’un grand nombre d’entreprises depuis le début de l’année, ce qui a mis au chômage plusieurs dizaines de milliers de personnes. Nguyen Thi Kim Thuy, députée de Danang, demande de justifier l’objectif de créer près d’un million 600 mille emplois en 2013 : “L’Assemblée Nationale a chargé le gouvernement de créer un million 600 mille emplois, dont 90 mille à l’étranger. Pour cette année, un million 520 mille emplois doivent être créés. Voilà pour les statistiques, mais en réalité, ces chiffres ne sont pas forcément exacts et en tout cas peu fiables. Je pense qu’il faut bien examiner cette question pour revoir les objectifs des prochaines années.”
En accélérant la restructuration des entreprises publiques et des banques, les députés demandent de réorganiser aussi les établissements d’enseignement supérieur, de ne plus autoriser leur évolution spontanée comme c’est le cas actuellement. Ngo Thi Minh, vice-présidente de la Commission de la Culture, des Jeunes et des Enfants de l’Assemblée Nationale, estime qu’il faut planifier le développement des établissements d’enseignement supérieur et des écoles de formation professionnelle dans chaque localité : “Si nous continuons à construire de nouvelles écoles et à recruter des étudiants, sans nous baser sur ce qui est le vrai besoin de la société, les conséquences seront énormes. Je prendrais l’exemple d’une entreprise qui produit sans prendre en charge l’écoulement de ses produits. Alors qui devra en subir les conséquences?”
Selon les députés, pour le moment, la gouvernance du développement socio-économique de 2012 va dans le bon sens, conformément aux résolutions du Parti et de l’Assemblée Nationale. Les plus importants acquis sont le maintien de la stabilité macroéconomique, la garantie de la sécurité sociale, le doublement des réserves en devises et le contrôle de l’inflation. L’Assemblée Nationale estime qu’il est temps pour le gouvernement de prendre des décisions plus fortes, tout en faisant preuve de flexibilité. Plus que jamais, il faut une synergie de tout le Parti, de toute l’armée, de tout le peuple et de tout le système politique pour matérialiser le plan de développement socio-économique déjà fixé.