Le président américain Donald Trump - Photo AFP/TTXVN

Le locataire de la Maison Blanche a affirmé que cette révision stratégique avait été étudiée sous tous les angles avec ses conseillers. Le but ? Faire en sorte que l’Afghanistan ne puisse pas devenir une base arrière pour les djihadistes, lesquels auraient alors tôt fait de lancer de nouvelles attaques contre les Etats-Unis.       

Trump fait volte-face…

Fait rare, Donald Trump a ouvertement reconnu qu'il avait fait volte-face sur ce dossier épineux. « Mon instinct initial me dictait d’amorcer un retrait mais les décisions sont très différentes lorsque vous êtes dans le Bureau ovale », a-t-il ainsi souligné depuis la base de Fort Myer. Avant d'accéder à la Maison Blanche, Donald Trump s’était en effet prononcé en faveur d’un retrait. « Quittons l'Afghanistan », écrivait-il sur Twitter en janvier 2013. « Nos troupes se font tuer par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards là-bas. Absurde! Il faut reconstruire les USA ». Hélas, la situation lui donne raison. En octobre 2017, cela fera 16 ans que des soldats américains sont présents en Afghanistan. Au départ, il s’agissait de renverser les talibans, d’instaurer un régime démocratique et de stabiliser le pays. C’est en tout cas la mission que Georges W. Bush avait alors assignée à l’armée américaine. Une mission qui, pour l’instant, reste inaccomplie, en dépit des centaines de milliards de dollars qui  ont été dépensés et des 2400 soldats qui ont été sacrifiés… 

Mais Donald Trump a fini par écouter ses généraux. Il a exclu tout retrait des États-Unis, ouvrant la porte à l'envoi de soldats supplémentaires. Pourquoi cette décision? Premièrement, parce que quitter l’Afghanistan pourrait être perçu comme un aveu d’échec de la part des Etats-Unis. Deuxièmement, parce que se retirer reviendrait à laisser le territoire afghan à Daesh.  Il faut savoir que déjà, malgré la présence des troupes américaines, le gouvernement afghan ne contrôle que 59,7% de son territoire. Pourchassé de l’Irak et de Syrie, l’Etat islamique serait probablement tenté de trouver un nouveau refuge en Afghanistan.

… et laisse l’opinion sceptique

En présentant cette nouvelle stratégie aux Américains, Donal Trump a parlé d’un changement radical. Or, pour l’opinion publique, rien n’assure que le 45^ème président américain ne se retrouvera pas dans la même impasse que ses prédécesseurs. Pour certains, le discours reste encore trop vague, Donald Trump n’ayant avancé ni calendrier ni effectifs chiffrés. D’autres questionnent: Qui va payer pour ça ? De quelle façon mesurerons-nous le succès? Nous n’avons pas gagné avec 100.000 soldats. Comment allons-nous gagner avec quelques milliers de recrues supplémentaires ?

D’après un rapport présenté en mai dernier par le renseignement américain, renforts ou pas,  la situation en Afghanistan continuera à se dégrader tout au long de l’année 2018. Et déjà, les talibans ont immédiatement réagi au discours de Trump en déclarant dans un communiqué que l'Afghanistan risquait de devenir un «nouveau cimetière» pour les Etats-Unis s'ils n’en retiraient pas bientôt leurs troupes.

Hong Van