(VOVWORLD) - C’est en 1975, lors de l’Année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Depuis, les femmes ne cessent d’affirmer leur rôle dans tous les domaines: politique, économique et social. Cependant, à l’échelle mondiale, l’écart avec les hommes reste important et difficile à réduire...
Des contributions majeures…
Photo d'illustration: Future Worlds |
En 2023, le taux de femmes occupant des postes à responsabilité dans le monde était de 23%, selon une étude réalisée par l’agence de notation Moody’s, qui précise que dans certains domaines, tels que la santé, le travail social et l’éducation, ce taux varie entre 61 et 67%. Dans le domaine des services financiers, la présence des femmes est presque égale à celle des hommes, soit 45%, a noté Moody’s. Néanmoins, ce même rapport indique que si l’égalité des sexes était garantie au sein des entreprises, l’économie mondiale pourrait gagner 7000 milliards de dollars supplémentaires. Partageant ce constat, l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) estime que la réduction de l’écart hommes-femmes dans ce domaine particulier pourrait générer 1000 milliards de dollars pour l’économie mondiale. De son côté, la Banque mondiale affirme que la fin des réglementations et des discriminations défavorables aux femmes dans l’entreprise pourrait provoquer une hausse de 20% du PIB mondial au cours de la prochaine décennie.
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix. Photo: AVI |
Sur le plan politique, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, a pris note d’une implication croissante des femmes dans les processus politiques nationaux et internationaux, ainsi que dans la promotion des dialogues de paix.
“La présence accrue des femmes et leur autonomisation dans les activités de maintien de la paix sont extrêmement importantes, car sans les femmes, il ne saurait y avoir de paix durable. De plus, les opérations de maintien de la paix doivent refléter la réalité des communautés auxquelles nous rendons service et il se trouve que dans ces communautés, la proportion hommes-femmes est 50-50. En d’autres termes, il est de notre devoir, dans l’exercice de nos fonctions, de garantir l’égalité des sexes», a-t-il expliqué.
… qui seraient encore plus importantes avec une réelle égalité des genres
Malgré des changements significatifs dans la perception de l’importance des femmes, force est de reconnaître que celles-ci se heurtent encore à maints obstacles dans la recherche d’opportunités de promotion sociale. Le rapport de Moody’s évoqué précédemment montre que plus les positions sont élevées, plus le taux de femmes les occupant diminue. Par ailleurs, le fait est que dans les domaines appelés à constituer les moteurs de l’économie du futur tels que les hautes technologies et l’économie numérique, il existe peu de femmes dirigeantes, ce qui signifie que l’accès aux chances d’augmentation de revenus reste très inégal. Dans le même temps, alors que le dérèglement climatique est de plus en plus tangible, les femmes se trouvent être plus vulnérables que les hommes, comme l’explique Lauren Philips, directrice adjointe de la transformation rurale inclusive et de l’égalité des sexes à la FAO.
“Le changement climatique présente un défi majeur pour les pauvres, a fortiori les femmes. Pour cause, par rapport aux hommes, leur accès aux ressources, aux biens et aux services permettant une bonne adaptation à ce changement est beaucoup plus limité», constate-t-elle.
L’écart hommes-femmes reste également important dans le domaine des sciences et des technologies, comme a tenu à le souligner Dennis Francis, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le 11 février dernier, Journée internationale des femmes et des filles de science.
“Les statistiques de l’UNESCO montrent que parmi les chercheurs, 33% seulement sont des femmes. Ce chiffre sérieusement bas est aussi celui de l’écart des revenus dans le milieu des scientifiques, des technologues, des techniciens et des mathématiciens, où les revenus des femmes ne représentent que les deux tiers de ceux de leurs homologues masculins», a-t-il révélé.
Face à cette situation, l’ONU a lancé un appel à l’égalité des genres dans le milieu scientifique. D’après cette organisation, une participation égale des femmes et des filles dans la recherche et l’innovation scientifique constitue le seul moyen pour faire face durablement aux enjeux mondiaux, dont le plus urgent est d’atteindre tous les objectifs fixés dans le Programme de développement de 2030 des Nations Unies.