(VOVWORLD) - Le
président des États-Unis Donald Trump a annoncé le 23 février le prolongement
de l’Etat d’urgence nationale à l’égard de Cuba et le maintien des normes de
l'ancrage et du déplacement des embarcations sur l’île. Cette décision marque
un retour en arrière dans la politique de dégel initiée sous l’administration
de Barack Obama.
Photo AP
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La
décision de Donald Trump a été annoncée deux jours après le retour d’une
délégation de parlementaires américains de la Havane. Le locataire de la Maison
Blanche a avancé 8 justifications dont l'impact des immigrants cubains et la
situation de son économie. Il a indiqué que l'entrée non autorisée de bateaux
dans les eaux territoriales cubaines viole la loi américaine. La mesure
mentionne des recours similaires appliqués en 1996, 2004 et 2016.
Un sérieux bémol au
réchauffement entre les deux pays
La
décision de Donald Trump va raviver les tensions entre Washington et la Havane
et mettre un sérieux bémol au réchauffement diplomatique entre les deux pays
initié par son prédécesseur Barack Obama. La remise en cause des relations
bilatérales était prévue depuis l’arrivée au pouvoir du milliardaire new yorkais.
En juin 2016, pour tenir sa promesse électorale, Donald Trump avait annulé
l’accord conclu entre Washington et la Havane fin 2014. Il avait annoncé la
limitation des transactions avec les entités contrôlées par l'armée cubaine et
une application plus stricte des restrictions sur les voyages vers l'île. En
novembre 2017, la Maison Blanche avait imposé de nouvelles restrictions aux
échanges avec Cuba. Ces mesures qui portaient sur les échanges commerciaux et
les visites des ressortissants américains sur l'île avaient été prises une
semaine après le vote par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution soulignant
la nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier
américain contre Cuba. La résolution avait alors bénéficié des votes favorables
de 191 des 193 États membres de l'ONU. Les États-Unis et Israël s’étaient opposés
au texte. Depuis l’été 2017, les tensions entre les deux pays sont montées d’un
cran en raison de la mystérieuse affaire des «attaques acoustiques» qui
auraient affecté la santé de 24 diplomates américains en poste à La Havane entre
2016 et 2017. Sans être en mesure de déterminer qui en était l'auteur, ni
comment s’étaient déroulées ces «attaques», Washington avait accusé Cuba de ne
pas avoir assuré la sécurité de ses diplomates et avait alors drastiquement
réduit la moitié de son personnel sur l'île puis expulsé 15 diplomates cubains du
territoire américain. La Havane avait démenti formellement toute implication et
avait regretté un manque de coopération de Washington dans l'enquête.
Un horizon toujours
sombre
Une
délégation de parlementaires américains conduite par Patrick
Leahy, sénateur démocrate du Vermont s’est rendue à Cuba le 19 février
dernier. Ce voyage de trois jours au cours duquel ont été abordés les attaques
acoustiques, la coopération dans la sécurité maritime, la traite des êtres
humains, le trafic de drogue et la lutte contre l’immigration illégale, aurait
pu permettre de réduire les tensions entre Washington et Cuba. Aucun résultat
concret de cette visite n’ayant été rendu public, les espoirs de voir
s’améliorer les relations bilatérales grâce à ce déplacement sont vains.
En
maintenant l’état d’urgence à l’égard de Cuba, Donald Trump a de nouveau
affirmé sa rupture avec la politique d’ouverture mise en place par son
prédécesseur Barack Obama.