Nouri al Maliki à la recherche d’un soutien militaire

(VOVworld) - Le Premier Ministre irakien Nouri al Maliki effectue en ce moment une visite de 3 jours aux Etats-Unis. Son objectif ? Trouver un appui militaire, et ce, alors que l’Irak est en proie à une recrudescence de la violence. Parviendra-t-il ainsi à consolider son pouvoir et à sortir l’Irak de cette insécurité grandissante?

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Le vice-président américain Joe Biden, à droite, accueille le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à la résidence du vice-président à Washington le 30 octobre 2013 - Photo: Cliff Owen / AP

Le soutien américain: une solution?

S’adressant à la presse avant son départ aux Etats Unis, le Premier Ministre Irakien Nouri al Maliki a affirmé qu’Al Qaeda menait actuellement des opérations terroristes dirigées contre le peuple irakien. Comme il ne souhaite pas voir son pays transformée en base arrière d’un réseau terroriste, il a estimé qu’une assistance militaire et logistique américaine serait la solution la plus appropriée. Il s’est donc envolé pour Washington, résolu à appeler Barack Obama à venir à son secours.         

Mais avant même qu’elle ait été officiellement formulée, cette demande du Premier Ministre Irakien s’est heurtée à une vague de protestation partie du congrès américains. Les très influents John McCain, Carl Levin, Robert Menendez et Lindsey Graham ont même écrit au président Obama pour lui faire part de leurs inquiétudes quant à la dégradation de la situation en Irak. Selon eux, la responsabilité en incombe justement à Nouri al Maliki, artisan d’une division dont la mise à l’écart des Sunnites, eux-mêmes partisans d’un Irak démocratique, n’est que la manifestation la plus visible. Pas question, dans de telles conditions, d’envoyer des équipements militaires supplémentaires à Bagdad en prenant le risque, du même coup, d’attiser les conflits qui secouent le pays, ont-ils fait valoir.

En réalité, la situation s’aggrave en Irak. Selon la mission de l’ONU, depuis le début de l’année, 6 mille civils ont trouvé la mort et 14 mille personnes ont été blessées, exactement comme en 2006-2007, c'est-à-dire au plus fort de la guerre civile. Pour ces 5 derniers mois, la moyenne aura été de 2 attaques meurtières par jour! Les bombes explosent n’importe où et n’importe quand: sur les marchés, dans les mosquées, lors de cérémonies de mariage ou de funérailles... Qui plus est, les divergences de plus en plus marquées entre Chiites et Sunnites poussent les Irakiens à soutenir des groupes extrémistes armés ayant des liens avec Al Qaeda.

Un retour à la stabilité peu probable

Le gouvernement irakien a beau mener des campagnes de ratissage à grande échelle, renforcer ses groupes anti-terroristes et décréter le couvre-feu, rien n’y fait. Le conflit qui déchire le pays est à la fois ethnique et religieux. Il est longtemps resté latent, mais l’intervention américaine de 2003 a réveillé les ardeurs bellicistes des uns et des autres, jetant le pays dans une situation chaotique dont il a aujourd’hui bien du mal à se défaire. La question du partage du pouvoir reste une pomme de discorde dont se nourrissent les extrémistes.

Ce n’est probablement pas en fourbissant les armes-et à plus forte raison si celles-ci sont américaines- que Nouri al Maliki pourra prétendre ramener le calme. Il serait sans doute mieux inspiré de tendre la main aux Sunnites. La violence engendre la violence… C’est en tout cas ce qui arrive bien souvent, hélas. Qui saura enrayer la machine infernale?

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