Nouveau rebondissement en Syrie

(VOVworld)- En proposant la mise sous contrôle des armes chimiques de Damas, la Russie vient, in extremis, de changer la donne. «in extremis», car les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux étaient bel et bien en train de fourbir les armes et qu’avec ce nouveau rebondissement, le risque d’une intervention militaire semble provisoirement repoussé.

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Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem (Photo: AP)

C’est donc au début de la semaine prochaine que, conformément à la proposition de la Russie, l’administration du président syrien Bachar al-Assad devrait placer ses armes chimiques sous contrôle international. Mais la Syrie devrait également rejoindre la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques, ce qui, de l’avis de nombreux officiels russes, constitue un grand pas vers un règlement pacifique du conflit en cours.  

«Conformément à la proposition qui lui a été faite par la Russie, la Syrie renonce à l’usage des armes chimiques», a indiqué mardi Walid Mouallem, le ministre syrien des Affaires Etrangères, tout en précisant que la Syrie était disposée à stopper la production d'armes chimiques sur son territoire. «Nous sommes prêts à ouvrir les sites où se trouvent des armes chimiques aux représentants de la Russie, d'autres Etats et des Nations Unies», a-t-il ajouté.

Cette fameuse proposition russe a été largement saluée au sein d’une communauté internationale légitimement inquiète des conséquences qu’auraient pu avoir, au Moyen Orient, une intervention militaire menée par les Etats-Unis. Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon s’est ainsi félicité de la tournure que prenaient les évènements, rejoint en cela par la Chine, le Japon, l’Iran et la Turquie. Plus réservé, le président français François Hollande a fait part de son souhait de voir aboutir les négociations sur la mise sous contrôle international des armes chimiques syriennes, sans pour autant exclure une option militaire, le cas échéant. A noter, enfin, que Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie européenne, a fait savoir qu’elle espérait que cette nouvelle proposition allait redonner espoir aux tenants d’une solution pacifique.    

Quid des Etats-Unis? Là encore, l’initiative russe reçoit des échos favorables, et même au plus haut niveau puisque le président Barack Obama lui-même s’est déclaré prêt à exploiter tous les canaux diplomatiques pour résoudre la crise qui dure d’ores et déjà plus de deux ans en Syrie. Il a ainsi assuré que les Etats-Unis maintiendraient des contacts réguliers avec la Russie, la France et la Grande-Bretagne afin de trouver une solution pacifique. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry devait d’ailleurs rencontrer son homologue russe Sergei Lavrov, à Genève en Suisse, dès ce jeudi.    

Russes et Syriens sont donc en train d’élaborer un plan pour mettre les armes chimiques de Damas sous contrôle international. L’Allemagne, par la voix de son chef de la diplomatie Guido Westerwelle, puis par celle de sa chancelière Angela Merkel, a proposé, pour sa part, de participer au processus de destruction des armes chimiques de la Syrie, puisque celles-ci devront effectivement être détruites après avoir été placées sous contrôle. Ban Ki-moon a d’ailleurs appelé à établir des zones sécurisées en Syrie, sous contrôle des Nations Unies, pour procéder à la destruction des armes chimiques.

Malgré tous ces gestes de bonne volonté, un certain scepticisme demeure, côté américain. Tout en assurant qu’il va faire tout son possible pour donner une chance à la voie diplomatique, le président Barack Obama garde en effet sous réserve la possibilité d’appeler le congrès à voter une résolution autorisant le recours à la force si la Syrie n’observe pas ses engagements. Certains analystes estiment par ailleurs qu’étant donnée l’instabilité qui règne actuellement en Syrie, il sera difficile d’y mettre sous contrôle ces fameuses armes chimiques.

Dans l’immédiat, en tout cas, le risque d’une intervention militaire paraît écarté. Reste à savoir les protagonistes du conflit syrien sauront exploiter à temps ce qui ressemble bel et bien à une dernière chance./.

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