Nouveau tournant dans les relations UE-Myanmar

(VOVworld)- Lundi, lors de leur réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne ont convenu de lever toutes les sanctions économiques et commerciales contre le Myanmar ainsi que celles contre les individus birmans. Ce coup de pouce ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre l’UE et ce pays du Sud-est asiatique.

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Photo: france24.com

La levée de l’embargo européen sur le Myanmar a été décidée un an juste après l’allègement par l’UE de la plupart des sanctions commerciales, économiques et individuelles contre ce pays, à l’exception de l’embargo sur les armes. Concrètement, l’UE va lever ses sanctions contre 800 entreprises qui fabriquent des meubles ou qui exploitent des ressources minières ; elle autorisera l’investissement dans une cinquantaine d’entreprises pro-gouvernementales et mettra fin aux restrictions d’entrée et de déplacement pour près de 500 Birmans dans les pays de l’UE.

Le processus de réforme impressionnant dans ce pays du Sud-est asiatique, tant sur le plan politique qu’économique, est à l’origine de cette décision des 27. La haute commissaire pour la politique extérieure de l’UE Catherine Ashton a annoncé que l’objectif de l’UE était de soutenir les progrès réformistes dans cet Etat du Sud-est asiatique ; un acte symbolique qui devrait satisfaire le gouvernement birman et ouvrir la voie aux entreprises étrangères.

D’une part, cette décision traduit les engagements de l’UE en matière de soutien aux réformes démocratiques. D’autre part, elle permet à l’Europe d’éviter un retard dans sa pénétration du marché birman au moment où le Japon élimine pas à pas la dette de 3,7 milliards de dollars du Myanmar et reprend des engagements en matière d’aide au développement pour soutenir la réforme économique. L’Australie a aussi annoncé la levée des sanctions contre le président du Myanmar et contre les plus de 200 Birmans soumis à un embargo financier et une interdiction de déplacement. Précédemment, les Etats-Unis avaient déclaré qu’ils allègeraient eux-mêmes les restrictions financières.

Désormais, les entreprises européennes ont carte blanche pour investir au Myanmar, un pays riche en ressources naturelles, en particulier minières. Récemment, ce pays a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de ses 30 gisements gazo-pétroliers. Les secteurs bancaires et des télécommunications du Myanmar sont aussi dans la ligne de mire des entreprises européennes. Juste avant la décision de l’UE de lever l’embargo, bon nombre d’entreprises européennes avaient formulé leur intention d’investir au Myanmar ; comme la brasserie danoise Carlsberg qui avait déclaré son souhait de retourner dans ce pays dès la levée des sanctions internationales.

Les entreprises locales sont les premières concernées ; le vice-président de l’Union des chambres de commerce et d’industrie et président de l’association des producteurs textiles du Myanmar Myint Soe y voit l’ouverture prochaine d’un important débouché pour les produits birmans.

Et pourtant, pour l’UE, ce n’est qu’un début car le Myanmar doit relever plusieurs défis aux niveaux infrastructures et cadres juridiques pour rassurer les investisseurs. Ces derniers s’inquiètent du manque de transparence dans l’administration au Myanmar où les violences inter-ethniques font rage.

Il faudra donc du temps pour observer les impacts de cette décision de l’UE. Ce qui est sûr, c’est qu’un nouveau chapitre est en train de s’écrire entre l’UE et le Myanmar et que les bases à l’établissement d’un partenariat durable sont posées./.

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