Pacte migratoire adopté : une bonne solution pour plusieurs problèmes mondiaux

(VOVWORLD) - Le pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières a été adopté officiellement ce lundi à Marrakech (Maroc) par 150 États membres des Nations Unies. Ce texte juridiquement non contraignant, qui a pour objectif affiché de renforcer la coopération internationale relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects, devrait être entériné le 19 décembre prochain.
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En juillet 2018, ce pacte migratoire avait été approuvé par l’ensemble des 193 pays membres de l’ONU, à l’exclusion les États-Unis. Avec vingt-trois objectifs et engagements, il vise à encadrer, par des mesures et des moyens d’actions, le flux migratoire qui est estimé à environ 250 millions de personnes, l’équivalent de 3% de la population mondiale.

Un texte non contraignant mais très important

Depuis dix ans, les flux migratoires vers l’Europe ne se tarissent pas à cause des conflits armés et de la pauvreté qui ravagent le Moyen-Orient et l’Afrique. L’ONU affirme que depuis l’an 2000, environ 6.000 personnes ont trouvé la mort sur la route, surtout à bord de bateaux surchargés. Des immenses cortèges de migrants ont afflué vers les États-Unis, obligeant  Washington à recourir à l’armée et à fermer temporairement ses frontières.

Cette situation inquiétante a poussé les États membres de l’ONU à revenir à la table des négociations pour trouver une solution adéquate. Ce pacte, juridiquement non contraignant, vise à améliorer l’anticipation et la prédictibilité des flux migratoires et à lutter contre les migrations illégales et les réseaux de passeurs. La naissance en juillet 2018 de ce texte représente un succès diplomatique important de l’ONU.

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Les polémiques

Les controverses sur le pacte migratoire ont commencé dès décembre 2017 alors que le texte était au stade de projet, avec le retrait des Etats-Unis. Quelques mois plus tard, la Hongrie, l’Autriche, la Pologne ont suivi le même chemin, ainsi que la République tchèque, la Bulgarie ou encore l’Australie. Partout, l’argument est le même : l’ONU empêcherait les États de contrôler leurs frontières, entraverait leur souveraineté et conduirait à un afflux incontrôlable de migrants. Le pacte ne permet pas, selon eux, de distinguer ni d’identifier les migrations légales et illégales. Pour certains pays européens, l’immigration économique est considérée comme illégale et une menace à la sécurité nationale. Les partis nationalistes boycottent l’adoption du pacte migratoire mondial parce que, selon eux, il ouvre la voie vers la perte du contrôle de la souveraineté et des frontières.

Malgré les controverses, sous les hospices de l’ONU, le pacte a été formellement approuvé ce lundi. Mais compte tenu de son caractère non contraignant, sa mise en œuvre dépendra entièrement de la bonne volonté de chaque pays. Le texte recense des principes - défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale – et une liste de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations - échanges d’information et d’expertises, intégration des migrants... Il interdit les détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours, pour prévenir le trafic humain.

La donne est clairement en train de changer. Il faudra beaucoup de courage politique à l’ONU et aux États qui soutiennent le pacte pour affirmer la nécessité d’un changement de politique migratoire.

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