(VOVworld)- Malgré les investissements considérables que l’Etat vietnamien a consentis dans l’agriculture, la paysannerie et la ruralité, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes de la population concernée. Que faire pour remédier à cette situation? Les députés à l’Assemblée Nationale en ont largement discuté mardi.
Si l’on en croît les statistiques, de 2006 à 2011, l’Etat a investi dans le secteur agricole et rural 430 mille milliards de dongs, soit la moitié de son budget alloué au développement et du montant total des obligations gouvernementales. Durant cette période, la valeur des aides publiques au développement destinées à ce secteur s’est élevée à 3 milliards 800 millions de dollars. Les crédits commerciaux qui lui ont été accordés ont connu une croissance annuelle de 24%. Grâce à tous ces efforts, la campagne vietnamienne s’est modernisée et de nombreux emplois ont été créés. Cependant, malgré une amélioration certaine, le niveau de vie des agriculteurs reste encore bas.
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Nguyen Van Giàu, chef de la commission économique de l’Assemblée Nationale |
Dans son rapport sur l’investissement destiné au secteur agricole et rural présenté devant les députés, Nguyen Van Giàu, chef de la commission économique de l’Assemblée Nationale, a souligné: “Les régions agricoles et rurales sont vastes, certaines ont une topographie complexe, notamment les zones lointaines, reculées et montagneuses. Là-bas, la production ne s’est pas encore développée, le revenu des habitants reste modeste et la vie difficile. D’autre part, la production agricole est mise à mal par les intempéries, par les changements de l’environnement, et par les épidémies dont la prévention et le règlement des dégâts sont extrêmement difficiles. Cela rend ces régions peu attractives vis-à-vis des investisseurs vietnamiens et étrangers.”
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Pour attirer des capitaux, les députés ont proposé de perfectionner la législation en la matière. En effet, certains textes réglementaires sont contradictoires, le contrôle de la décentralisation des pouvoirs s’avère peu suffisant, et il arrive que certains services et localités approuvent trop de projets d’investissements sans tenir compte de la capacité réelle des investisseurs. En outre, la limitation des superficies de terres agricoles confiées aux ménages et aux individus, stipulée dans la loi foncière, décourage les entreprises et les agriculteurs d’investir massivement. A ce propos, Nguyen Thu Anh, députée de la province de Lam Dong, a proposé: “Je demande de réexaminer, de manière détaillée, l’utilisation des terres dans l’ensemble du pays. Nous devons déterminer le capital foncier destiné à l’agriculture et en particulier à la riziculture. Il faut une justice qui contrôle la confiscation de terrains. L’Etat doit confier ou louer des terres aux habitants de façon durable et stable, favoriser leur transfert du droit d’utilisation foncière ainsi que leurs investissements pour une production durable.”
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Plusieurs députés ont aussi suggéré à l’Etat d’investir davantage dans l’amélioration synchrone des infrastructures, en particulier dans les zones lointaines, reculées et insulaires. Il importe également d’encourager les organes publics à attribuer des crédits, pour développer le marché, les sciences et technologies, la formation professionnelle et la création d’emplois. Les localités doivent être autorisées à gérer leur propre budget, naturellement selon les règlementations et sous la supervision du pouvoir central. Pour Nguyen Bac Viet, député de la province de Ninh Thuan, le facteur humain est essentiel pour l’instauration de la nouvelle ruralité: “Les cadres compétents sont indispensables à la construction et au développement. Je juge nécessaire de promulguer, dans les meilleurs délais, une politique salariale à l’égard des cadres travaillant dans les localités. L’Assemblée Nationale doit prendre sa décision cette année. En effet, nous avons besoin de cette politique d’ici à l’année prochaine pour encourager les cadres communaux dans les zones lointaines et reculées, afin qu’ils puissent s’investir totalement dans l’instauration de la nouvelle ruralité.”
Le Parti communiste, l’Etat et le gouvernement vietnamiens sont déterminés à accorder la priorité à l’investissement dans l’agriculture, la paysannerie et la ruralité. Tout le système politique est mobilisé pour faire changer la physionomie de la campagne.