(VOVworld) - Les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne ont eu ce jeudi une réunion extraordinaire à Bruxelles, en Belgique. Ils devraient adopter un nouveau train de sanctions contre la Russie, au risque d’envenimer une situation déjà explosive à bien des égards.
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Les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne devraient tout d’abord décider de prolonger de 9 mois, c’est à dire jusqu’en décembre 2015, les sanctions déjà adoptées à l’encontre de la Russie. Mais ils devraient également demander à la Commission Européenne et au service européen pour l’action extérieure de proposer dans le courant de la semaine une nouvelle liste de personnalités susceptibles de faire l’objet de sanctions. Rappelons qu’en principe, ces sanctions, qui consistent pour l’essentiel en des gels de biens ou des interdictions de déplacements, devaient expirer au mois de mars.
Le ton se durcit
La pression économique pèse de plus en plus lourd sur la Russie. Les Etats Unis et l’Occident ne desserrent pas l’étau. Bien au contraire, Washington a décidé d’exclure Moscou du réseau de paiement international SWIFT, portant ainsi un nouveau coup dur à une économie russe en pleine récession. La Russie risque ainsi de connaître de grosses difficultés dans ses échanges commerciaux, mais surtout de voir s’effondrer son système bancaire. Pas plus tard que le 27 janvier, l’agence de notation internationale Standard & Poor a abaissé la note de la Russie en la faisant passer de BBB à BB+, ce qui a eu des répercussions immédiates sur la bourse et sur le cours du rouble. C’est la première fois depuis 10 ans que Moscou se retrouve ainsi sans perspective de croissance.
Mais face à ces nouvelles menaces de sanctions, la Russie a décidé de durcir le ton et de fermer la porte au dialogue. Le bras de fer se poursuit donc.
Encore de l’huile sur le feu
Le fossé s’élargit à mesure que le conflit s’intensifie dans l’est ukrainien. Malgré le cessez-le-feu signé il y a 5 mois, les insurgés pro-russes ont mené des opérations visant à renforcer leur contrôle et à relancer la guerre, faisant des centaines de victimes, y compris civiles. Les pays occidentaux accusent toujours la Russie de soutenir les forces séparatistes. De son côté, le parlement ukrainien a publié une déclaration condamnant la Russie et appelant la communauté internationale à lui imposer des sanctions plus sévères. Mais il a aussi demandé à la communauté internationale d’introduire les républiques auto-proclamées de Donetsk et de Lugansk dans la liste des organisations terroristes. Il faut dire qu’en ce qui les concerne, les pays occidentaux ont jeté de l’huile sur le feu en fournissant des armes et des financements à Kiev. La Pologne, notamment, s’est déclarée prête à vendre des armes à l’Ukraine. Quant à l’Union Européenne, elle a approuvé un crédit de 1 milliard 800 millions d’euros à Kiev et a laissé la porte ouverte à l’augmentation des aides à l’Ukraine. Plusieurs pays européens, dont la Grande Bretagne, ont d’ailleurs l’intention de fournir des crédits à l’Ukraine en 2015 et 2016.
Les sanctions ne vont pas aider à désamorcer la crise
Il est clair que l’Ukraine se retrouve au bord de l’implosion, le fragile espoir de paix que constituait l’accord de Minsk ayant volé en éclats, faute d’une réelle volonté de le voir aboutir, de part et d’autre.
La crise politique en Ukraine a déjà fait plus de 5.000 victimes. Des millions de personnes ont dû se réfugier. Quant à l’économie ukrainienne, elle est dévastée. La monnaie a perdu plus de la moitié de sa valeur, l’inflation s’élève à 25% et le PIB a baissé de 7%. Et ce ne sont certainement pas ces nouvelles sanctions qui vont aider à désamorcer la crise. Elles risquent au contraire d’exacerber les antagonismes et de conduire à une escalade aux conséquences les plus imprévisibles./.