(VOVworld) - Le 12
ème Sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) s’est tenu mercredi et jeudi au Caire, en Egypte. Outre les contenus débattus à la réunion, l’opinion mondiale suit de près la visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad en Egypte. Il s’agit en fait de la première visite d’un chef d’Etat iranien en Egypte depuis 1979. Le rapprochement de deux puissances au Proche-Orient pourrait apporter des signes positifs à la paix régionale.
Le président égyptien Mohamed Morsi au sommet de l'OCI, le 6 février 2013 au Caire(Photo: Reuters)
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L’Iran et l’Egypte sont les deux pays les plus peuplés au Proche-Orient. Leurs relations ont été gelées après la Révolution islamique de 1979 et furent plutôt malmenées sous le régime du président égyptien déchu Hosni Moubarak. L’Egypte où les islamistes sunnites sont majoritaires, cherche toujours à créer des alliances avec d’autres pays arabes, afin d’isoler l’Iran, le plus grand pays chiite au monde. Pendant longtemps, l’Egypte accusait l’Iran de soutenir les hommes armés insurgés du Hezbollah, fragilisant l’Egypte et considérait la République islamique comme une région d’instabilité au Proche-Orient. Mais depuis la chute du régime du dictateur Hosni Moubarak et l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Egypte, les relations entre le Caire et Téhéran se sont améliorées. Il faut d’abord citer la visite du président égyptien Mohamed Morsi en Iran, en août dernier, pour participer au sommet des non-alignés. En même temps, le Caire et Téhéran ont décidé de rouvrir leur ambassade réciproque. Concernant les questions régionales, bien que des divergences existent bel et bien, comme celle portant sur la crise politique en Syrie, Téhéran et le Caire ont réagi prudemment, évitant de porter préjudice à leurs relations bilatérales en cours. Récemment, le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi a effectué une visite au Caire pour discuter de la liaison des musulmans dans la région. Ce sont là des signes positifs du dégel des échanges bilatéraux Iran-Egypte.
Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et son homologue égyptien, Mohamed Morsi, au Caire le 6 février 2013. (Photo : Sipa)
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Dans ce contexte, le voyage en Egypte du président iranien Mahmoud Admadinejad a reçu l’attention particulière de l’opinion régionale et mondiale. De l’avis des analystes, ces deux puissances au Proche-Orient ont plusieurs raisons de se rapprocher. D’abord, c’est une volonté commune : l’Iran souhaite s’allier avec l’Egypte qui lui ouvrirait la porte aux autres pays arabes. Cette liaison devrait également permettre de faire baisser la tension entre les communautés sunnites et chiites. Une relation étroite avec l’Egypte aiderait par ailleurs Téhéran à réduire son isolement face aux blocus et sanctions des Etats-Unis, d’autres pays occidentaux et de la région. Face à Israël surtout, principal obstacle des pays arabes au Proche-Orient, Téhéran est déterminé à rétablir des relations diplomatiques avec l’Egypte.
L’Egypte, qui voit sa position affaiblie dans la région, et qui souffre d’une instabilité politique entraînant manifestations et violences a tout intérêt à améliorer sa position dans la région, à diversifier ses relations. Ainsi, l’Iran pèse-t-il lourd pour le Caire. La coopération étroite avec Téhéran permettrait à l’Egypte de réduire sa dépendance aux Etats-Unis, encore plus dans le contexte où le pays entretient de mauvaises relations avec Israël dans la région du Sinaï - une péninsule égyptienne. Il s’agit là de facteurs favorisant le rapprochement entre le Caire et Téhéran.
La visite en Egypte du président Admadinejad est une opportunité permettant de renforcer la coopération entre ces deux puissances au Proche-Orient. Elle ouvre en même temps les perspectives d’une stabilité politique pour chaque pays de la région. Donc, des signes positifs pour la paix et la prospérité régionales !