(VOVworld) - Bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire. Nous continuons de recevoir les voeux de nouvel an de nos auditeurs alors nous profitons de la présente pour remercier Maurice Etrillard, Didier Vasseur et Philippe Marsan, de France, Mohamed Bouzeboudja et Ferhat Bezazel d’Algérie. Didier Vasseur nous précise qu’il nous a écoutés le 28 décembre de 19h30 à 20h sur 7280 kHz dans de bonnes conditions, avec un SINPO de 4. Nous en sommes très heureux.
M.Kennichi Suzuki, de Niigata, au Japon, nous demande de parler de l’ao dai, la tunique traditionnelle vietnamienne.
Ao dai au cours du temps
(photo : Internet)
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Cher ami, les premières versions de l’ao dai remonteraient au 18ème siècle quand le Vietnam était divisé en deux, le Nord sous la dynastie des seigneurs Trinh et le Sud, sous la dynastie des Nguyen. Selon Tran Quang Duc, chercheur et auteur de «Mille ans de costume vietnamien», avant cette date, tous les Vietnamiens portaient une robe à large pans, fermée diagonalement au niveau du cou et laissaient leurs cheveux tomber sur les épaules. La façon de s’habiller des Vietnamiens du Sud a changé en 1744, lorsque le seigneur Nguyen Phuc Khoat souhaitant se démarquer des seigneurs Trinh du Nord, a décidé de modifier le costume national. Les Vietnamiens vivant sous son règne, hommes et femmes, devaient enrouler leurs cheveux et porter un ensemble constitué d’un pantalon et d’une tunique boutonnée sur le devant.
Tunique à cinq pans
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En 1930, Cat Tuong, un styliste hanoïen, connu des Français sous le nom de Monsieur le Mur, a simplifié l’ao dai. Il l’a rallongé, épousé les courbes du corps, réduit le nombre de pans de cinq à deux, mis des boutons sur le côté et modifié la forme du col. Ce modèle a provoqué un scandale car jugé par les conservateurs indécent. Son succès immense l’imposera pourtant comme la norme de l’époque.
Entre 1954 et 1975, l’ao dai a connu différentes évolutions dans le Nord et le Sud du pays. Au Nord, en raison de la guerre, la tunique traditionnelle était considérée un peu comme un luxe. Au Sud, en revanche, elle est devenue de plus en plus populaire jusqu’à devenir l'uniforme obligatoire des lycéennes. Les stylistes laissant libre cours à leur création, sont apparus des ao dai décolletés ou avec des épaules bouffantes.
Ao dai de nos jours (photo: Internet)
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Ce n’est que depuis l’ouverture du pays, dans les années 1990, que ce costume national connaît un véritable essor notamment grâce aux créations de Minh Hanh et Sy Hoang. Ce dernier a créé en 2014 le musée de l’ao dai dans le 9ème arrondissement de Ho Chi Minh-ville. On y découvre la longue histoire de la tunique traditionnelle, depuis sa création jusqu’à nos jours, à travers toutes les évolutions de la vie sociale. Les visiteurs peuvent aussi suivre la création d’un ao dai depuis sa conception jusqu’à confection.
Musée de l’ao dai de Sy Hoang
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Le port de ce vêtement traditionnel est aujourd’hui encouragé auprès des femmes car la version homme n'est utilisée que dans de très rares occasions comme le mariage ou les funérailles. L’ao dai est porté lors de grandes occasions ou de fêtes, comme celle du Têt et par le personnel travaillant dans le secteur touristique. Il est toujours l'uniforme obligatoire des lycéennes et des étudiantes.
Voilà, cher Monsieur Kennichi Suzuki, vous savez tout sur notre costume traditionnel.
C’est tout pour le courrier des auditeurs. Rendez-vous mercredi prochain.