Notre fidèle ami français Jean-Marie Monplot nous envoie régulièrement ses rapports d’écoute et nous le remercions. Son enthousiasme pour nos émissions est partagé par Ferhat Bezazel d’Algérie, Idriss Bououdina du Maroc et René Durand de France. Chers amis, vous avez été nombreux à répondre à la question du mois et certains d’entre vous avaient même répondu dés la fin de l’émission. Nous sommes ravis de vous annoncer que certaines réponses sont correctes. Vous avez encore 3 semaines poour participer à notre petit concours !
Le dan day
Comme promis, nous vous parlerons aujourd’hui du dan day, l’instrument de musique incontournable du ca trù, le chant des courtisanes.
Le dan day, une sorte de luth à 3 cordes, exclusivement joué par les hommes. Il date probablement du 15ème siècle, au moment de l’interférence des différents genres de musique. Cet instrument a des stries et un très long manche. La technique ngon chun qui consiste à appuyer sur la corde, permet d'obtenir les tonalités les plus basses. Le registre bas et les sons secs, sourds mais chauds, se distinguent toujours des autres sons en concert.
(Photo : internet)
Sous sa forme actuelle, le ca trù requiert une chanteuse, dite đào, généralement professionnelle, et un joueur de đàn đáy. Tout en chantant, l’artiste joue elle-même des baguettes cỗ phách, ce qui demande à la fois une excellente maîtrise vocale et une grande indépendance rythmique, obtenue à force de travail au cours d’un apprentissage de plusieurs années, entrepris dès l’enfance.
Hong hong tuyet tuyet (Rose rose neige neige) -
l'un des plus célèbres chants des courtisanes
Trois coups secs du tambour d’éloge et le luth esquisse quelques notes en guise de prélude, une petite clave de bambou se met alors à crépiter et la chanteuse entonne son poème. La voix ne suit pas un contour mélodique précis mais procède par petites touches, à mi-chemin de la déclamation et du chant. Menaçant à tout moment de se briser sous l’effet d’un vibrato subtilement travaillé appelé do hot (verser des perles), elle s’accorde à merveille à la langueur du texte poétique.
À ce duo, chanteuse et luthiste, s’adjoint un troisième personnage, quan viên. Sorte d’auditeur expert, il intervient pour donner librement ses impressions sur la qualité de l’interprétation en battant, avec une fine baguette la partie supérieure d’un petit membranophone à deux peaux d’environ 16cm de diamètre et 25cm de haut, en forme de baril, posé verticalement sur le sol, le trống chầu (tambour de prière).
Le fameux trio (Photo : internet)
Ce commentaire sonore, alternant frappes sur le fût et frappes à plat sur la peau, obéit à une codification très précise dont la chanteuse et le luthiste ont une parfaite conscience. Les frappes ponctuent la mélodie.
De son côté, le toucher de la main gauche dans le jeu du đàn đáy – aux cordes peu tendues et dont la longueur du manche permet d’obtenir, grâce à ses hautes frettes, des sons graves modulables à l’envi – met en évidence des similitudes entre les structures vocales et les techniques instrumentales. L’interaction entre la chanteuse et le luthiste revêt donc une importance capitale pour la cohésion de chaque pièce, dont la durée varie de six à vingt minutes.
Au début, le dan day accompagnait seulement certains types de chansons ; elles se sont développées en deux variantes qui s'appellent aujourd'hui hat cua dinh et hat a dao. Parfois, ce luth à trois cordes accompagne aussi les poèmes. Il est souvent comparé à un philosophe à l'écart compte tenu de ses sons raffinés et modestes.
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