Bonjour, je suis très heureuse de vous retrouver à ce rendez-vous hebdomadaire. Cette semaine, les courriers nous viennent de Messieurs Akbar Indra Gunawan, de Jawa Barat, en Indonésie, Soumya Bhattacharjee, du Bengale occidental, en Inde, Ralph Chaaban, de Beyrouth, au Liban, Abdelhamid Djebbari, de Tlemcen, en Algérie, Didier Vasseur, d’Amiens, en France, et Paul Jamet, d’Argenteuil, également en France. Vos rapports d’écoute montrent dans l’ensemble une bonne réception sur nos ondes. Nous en sommes très heureux.
(Photo : panoramio.com)
A la demande de notre ami algérien, Monsieur Abdelhamid Djebbari, je voudrais vous présenter Ngọ Môn, la porte du Midi. Située au sud de la cité royale, c’est la porte principale s’ouvrant sur le palais du Trône.
Un des plus beaux ouvrages architecturaux de la citadelle de Huế, la porte est en réalité un édifice imposant en forme de U, composé de deux parties : en bas, c’est une plate-forme solide construite en brique et pierre ; en haut, ce sont des pavillons en bois et tuiles servant de salles de cérémonie.
La plate-forme fait près de 58 m de long, 27 m de large et 5 m de haut. A intérieur, il y a deux escaliers en plein air aux deux extrémités. La plate-forme est percée de cinq portes, symbolisant les cinq éléments essentiels. Celle du milieu dont le sol est dallé de granit et les portes peintes en jaune, est réservée au roi. Les deux portes aux deux côtés sont dédiées aux mandarins civils et militaires. Les deux autres portes aux deux extrémités sont réservées aux soldats des troupes accompagnant le roi.
Au-dessus de la plate-forme se trouvent des pavillons à deux étages : Ngũ Phụng (Pavillon des Cinq Phénix, au milieu), Tả Dực Lâu (Pavillons à gauche) et Hữu Dực Lâu (Pavillons à droite). Vu du haut, neuf toits communiquent pour former un rang transversal de cinq et deux rangs horizontaux de deux comme cinq phénix déployant leurs ailes et rapprochant leur tête. Les pavillons sont entourés de corridors couverts.
Le pavillon Ngũ Phụng a cent colonnes disposées de manière symétrique des deux côtés d’un axe. Son toit est couvert de tuiles en pierres précieuses de couleur jaune (cette couleur est réservée au roi) tandis que celui des autres pavillons est en tuiles en pierres précieuses de couleur verte. Les toits sont couverts de deux couches de tuiles dont la supérieure est renversée sur l'inférieure. Le faîte de la toiture est décoré de motifs en relief : dragons, chauves-souris, dessins de fleurs d’abricotier et d’orchidée, chrysanthèmes et bambou en céramique aux couleurs fraîches et harmonieuses, résistant aux intempéries et au temps.
L’étage en bas du pavillon fut laissé vide, à part la travée au milieu où sont les panneaux transversaux et les vitres. C’est là que siégeait le roi lors des grandes occasions. Derrière ce siège sacré, furent installés un grand tambour et une grande cloche, actionnés lors des cérémonies. Le tambour résonnait également tous les jours, à l’heure de l’ouverture et de la fermeture des portes de la citadelle. Quand le son du tambour de la Porte du Midi retentissait, le canon disposé à la Tour du Drapeau faisait feu et les gardes ouvraient ou fermaient les portes de la citadelle.
L’étage en haut dont les parois sont formées de planches en bois était réservé à la reine et aux concubines du roi. Celles-ci regardaient à l’extérieur par des fenêtres de forme ronde, en éventail ou en gong. Toutes ces fenêtres étant couvertes des rideaux, on ne pouvait pas regarder à l’intérieur du pavillon.
Les caractères chinois indiquant Ngọ Môn attachées à la porte principale étaient autrefois en or. Les parois, colonnes, arbalétriers, portes, balustrades étaient tous dorés. Gravement endommagée à cause des deux dernières guerres, Ngọ Môn a été plusieurs fois restaurée.
Entrée principale, Ngọ Môn était également l’endroit où le roi assistait aux cérémonies pour que la population puisse le voir. C’était également à Ngọ Môn qu’avaient lieu les cérémonies de proclamation des lauréats des concours de mandarins nationaux et suprêmes et de promulgation du calendrier du nouvel an lunaire.
Voilà, cher Monsieur Abdelhamid Djebbari, j’espère que vous êtes contents de ma réponse.
Voici maintenant la question de ce mois : Durant la guerre anti-américaine, une partie des journalistes et des techniciens de la Voix du Vietnam a évacué dans un pays voisin pour éviter les bombardements et continuer les émissions. De quel pays s’agit-il ?
Ecrivez-nous à vovhanoi@yahoo.fr ou bien à 58 rue Quan Su, Hanoi, Vietnam. Merci de votre attention ! Rendez-vous mercredi prochain !
Thanh Phuong