(VOVWORLD) - À partir de cette année, le 8 septembre est la Journée de la langue vietnamienne. Le Parti communiste et l’État vietnamien ont en effet décidé de donner un coup d’accélérateur à l’apprentissage et à la pratique de la langue nationale au sein de la diaspora vietnamienne.
Un cours de vietnamien à Prague, en République tchèque. Photo : VOV |
La première Journée de la langue vietnamienne a donné lieu à une série d’activités dans le pays et à l’étranger. On peut citer la création de bibliothèques vietnamophones en Autriche, en Slovaquie, en Hongrie et au Japon, la nomination d’ambassadeurs de la langue vietnamienne à l’étranger, des spectacles destinés à valoriser cette langue, des colloques ou encore des ateliers de formation pour les professeurs de langue vietnamienne à l’étranger…
Nguyên Duy Nhiên, président de l’Union des Vietnamiens de Tchéquie. Photo: VOV |
Néanmoins, la communauté vietnamienne à l’étranger n’a pas attendu ce 8 septembre pour s’occuper de l’enseignement et de l’apprentissage du vietnamien là où elle vit. En Tchéquie par exemple, les Vietnamiens accordent une importance capitale à ce travail, d’autant plus que leur communauté compte de plus en plus de membres issus de la deuxième et troisième génération, comme l’indique Nguyên Duy Nhiên, président de l’Union des Vietnamiens de Tchéquie.
«Pour la communauté vietnamienne en Tchéquie, la préservation et le maintien de la culture vietnamienne et de la langue vietnamienne constituent une mission vitale pour son développement durable. Nous multiplions donc les activités en lien avec la langue et la culture vietnamiennes telles que des camps d’été vietnamophones, des camps d’été de retour à la source, des concours de connaissances sur la langue et la culture vietnamiennes, ainsi que des fêtes traditionnelles. Tout est bon pour que les générations de Vietnamiens nés en Tchéquie gardent un lien avec leur langue d’origine. Tant que la langue existera, la communauté existera», a-t-il insisté.
En Thaïlande, la communauté vietnamienne comprend 200.000 personnes. Du haut de ses 103 ans, Pham Van Tuân est sans aucun doute l’enseignant de vietnamien le plus motivé.
«En 1962, il y a eu une forte vague de rapatriement des Vietnamiens de Thaïlande. Moi, je suis resté. Les autres qui restaient aussi en Thaïlande m’ont alors encouragé de ne plus pratiquer mon métier de couturier mais à donner des cours de vietnamien aux enfants. C’est comme ça que j’ai commencé un processus autodidacte pour pouvoir enseigner. J’ai passé des jours et des nuits à étudier les livres envoyés du Vietnam. À vrai dire, nous n’aurions pas imaginé que les cours de vietnamien organisés ici en Thaïlande allaient prendre une telle ampleur en si peu de temps. Les Vietnamiens d’ici ont absolument envie que leurs enfants continuent de pratiquer la langue. Ils sont donc prêts à aider les enseignants comme nous, quitte parfois à nous héberger et à nous nourrir, ainsi qu’à donner de la place et des fournitures scolaires pour la tenue de ces cours», raconte-t-il.
Certes, tous les enseignants de vietnamien à l’étranger n’ont pas bénéficié de formation appropriée, mais à l’instar du centenaire Pham Van Tuân, ils ne ménagent aucun effort pour préserver la langue et par conséquent, l’identité vietnamienne. Grâce aux mesures incitatives prises par le Parti et l’État, le mouvement d’enseignement et d’apprentissage de la langue vietnamienne à l’étranger se renforcera, contribuant à cimenter les liens entre les générations de Vietnamiens dans et hors du pays, ainsi qu’à faire rayonner la culture vietnamienne dans le monde.