(VOVWORLD) - "L'une des expériences cinématographiques les plus marquantes du festival", telle est la remarque publiée sur le site de la Berlinale, à propos de la production vietnamienne qui a remporté le prix du meilleur premier film lors de la 74e édition du festival. L'œuvre a concouru dans la catégorie Panorama, l'une des cinq catégories du festival.
 De gauche à droite: le réalisateur Pham Ngoc Lân, l'actrice Minh Châu (Mme Nguyên), l'acteur Hoàng Hà et l'actrice Lê Thi Hà Phuong au festival de Berlin 2024. Photo: @culinevercriesfilm |
Réalisé par Pham Ngoc Lân, "Cu li ne pleure jamais" raconte l'histoire de Mme Nguyên, une Vietnamienne qui s'était mariée puis séparée d'un Allemand. Après le décès de celui-ci, elle se rend en Allemagne pour recevoir son héritage. Dans son bagage de retour, elle ramène un loris, appelé "cu li" en vietnamien, hérité de son mari allemand. Au même moment, sa nièce, vivant avec elle, prépare son mariage, un événement qui suscite une certaine anxiété chez Mme Nguyên. Le jeune couple s'interroge également sur son avenir incertain…
Sur le site web Universal Cinema, le critique Bita Habibi a écrit: «En utilisant des concepts du temps et du retour, 'Cu li ne pleure jamais' illustre de manière magistrale le proverbe ‘On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve’…». Sur le site ICS, l’auteur Matthew Joseph Jenner a commenté: “Les spectateurs sont conduits dans un espace vague mêlant le passé et le présent, où ils peuvent observer la culture vietnamienne à travers différents prismes.
 Photo: @culinevercriesfilm |
Le tout crée un panorama d’un pays continuellement coincé entre un passé difficile et un avenir prometteur». Pour sa part, Phan Dang Di, le directeur de création du film, apprécie particulièrement la façon dont le réalisateur Pham Ngoc Lân a brisé les structures ordinaires du récit cinématographique traditionnel.
«D’ordinaire, on a tendance à construire un récit du type cause à effet, basé sur des rebondissements ou des éléments susceptibles de provoquer des émotions directes chez les spectateurs. Lân a renoncé à ce type de récit, optant plutôt pour une approche où tout semble être des morceaux de puzzle à première vue hasardeux. En réalité, ce puzzle est structuré de manière très intelligente, guidant les spectateurs vers une nouvelle réalité et une nouvelle approche de questions aussi importantes que les aspects historiques, individuels, et autres, tout aussi cruciaux pour la vie humaine, tels que le temps et le changement», fait-il remarquer.
Pham Ngoc Lân est désormais une figure reconnue au Festival du Film de Berlin, avec plusieurs courts métrages qui ont attiré l'attention. En 2016, il a concouru dans la catégorie Berlinale Shorts avec «L'autre ville». Trois ans plus tard, «Une bonne parcelle de terre» a été nominé dans la même catégorie. Avant la 74e édition de la Berlinale, «Cu li ne pleure jamais» avait été sélectionné pour bénéficier du soutien de la Cinéfondation lors du festival de Cannes en 2017.