(VOVWORLD) - Nous avons aujourd’hui rendez-vous rue Hào Nam, à Hanoi, chez un certain Trân Thanh Tùng, qui a la particularité d’être un collectionneur de lampes à huile. Dans son salon, trois des quatre murs sont ainsi tapissés de lampes - 80, en tout -, de toutes formes et toutes tailles. Si les lampes à huile étaient familières aux personnes nées dans les années 70 ou avant, elles ont aujourd’hui disparu de la circulation. Pour la jeune génération, elles n’évoquent qu’Aladin et sa lampe merveilleuse… De là à prétendre que le salon de Trân Thanh Tùng est une caverne d’Ali Baba, il n’y a qu’un pas…
Trân Thanh Tùng et ses lampes. Photo: toquoc.vn |
C’est en 2010 que Trân Thanh Tùng a commencé à constituer sa collection, en achetant des lampes sur des sites de vente aux enchères à l’étranger. D’un naturel curieux, il a appris à déterminer l’âge et le style de chaque lampe.
«Les lampes britanniques ou françaises de style aristocratique étaient destinées aux châteaux. Certaines sont faites en pierre, d’autres en verre ou en cristal. Celles qui sont en pierre sont les plus intéressantes car la pierre durcit avec le temps et acquiert une patine qui est inimitable», nous explique-t-il.
L’un des grands plaisirs des collectionneurs de lampes à huile consiste à en démonter pour en créer d’autres, en imaginant toutes sortes d’assemblages. Le bocal d’une lampe peut ainsi être assemblé avec le pied d’une autre. C’est bien simple: plus leurs propriétaires ont du goût et de l’imagination, plus les lampes sont belles et originales. En cela, les collectionneurs de lampes n’ont rien à envier aux passionnés de vieilles motos, par exemple.
Photo: toquoc.vn |
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Mais Trân Thanh Tùng, lui, ne recherche pas que l’aspect esthétique. Il souhaite surtout retrouver une part de son enfance. Aussi ses lampes ont-elles un petit goût de madeleine de Proust.
«J’ai grandi pendant la période des subventions où les lampes à huile étaient le seul moyen d’éclairage. Souvent, une mèche installée dans une petite coupelle remplie de pétrole faisait l’affaire. Aujourd’hui, je collectionne de belles lampes à huile occidentales. Elles me renvoient à cette enfance difficile vécue sous les bombardements et marquée par de nombreuses évacuations. Et même plus tard, étudiant, je devais encore utiliser la lampe à huile», nous confie-t-il.
En plus d’être belles, les lampes à huile seraient encore… bonnes pour la santé, à en croire Nguyên Dang Huy, un autre collectionneur.
«Dans les maisons et les espaces hermétiques en général, il existe beaucoup d’ions positifs qui créent des radicaux libres, et qui de ce fait détruisent notre champ énergétique et nos défenses immunitaires. Ils flottent dans l’air, se déposent dans la poussière, les moisissures, les bactéries et les virus… Mais une lampe à huile, par contre, ça produit des ions négatifs qui réduisent l’impact des ions positifs pour le bien de notre santé», nous affirme-t-il.
Comment conserver les lampes en particulier et les antiquités en général dans un climat aussi chaud et humide que celui du Vietnam? Voilà la grande question qui taraude les collectionneurs, de lampes à huile a fortiori. Dang Dinh Trung, propriétaire d’une boutique d’antiquités de la rue Cao Ba Quat, à Hanoï, nous propose quelques éléments de réponse.
«Les collectionneurs doivent tout d’abord penser à choisir des objets de bonne qualité et à les conserver dans des endroits secs. En ce qui concerne les lampes, dès qu’apparaissent des signes de dégradation, il faut les enduire d’une couche d’huile avant de les nettoyer. L’idéal serait de les conserver dans une salle climatisée avec un déshumidificateur», nous dit-il.
Voilà pour quelques conseils pratiques, utiles à celles et ceux que ce modeste reportage aura incité à reconsidérer les lampes à huile pour ce qu’elles sont: des porteuses de rêve…
«Si tu veux être une étoile au firmament, sois une lampe dans ta maison», nous dit le proverbe arabe…