(VOVworld) - Le génie Giong, l’un des quatre immortels de la croyance populaire vietnamienne, est vénéré un peu partout dans le pays. Mais la plus grande fête qui lui est dédiée se tient dans la commune où il est né, c'est à dire la commune de Phu Dong, une commune en banlieue de Hanoï, rattachée au district de Gia Lam.
La fête de Giong a lieu chaque année au milieu du 4ème mois lunaire, en l’honneur de celui qui a chassé les envahisseurs An, marquant la première page glorieuse de l’histoire nationale de lutte contre les agresseurs étrangers. C’était sous le règne des rois Hung, fondateurs du premier Etat vietnamien. L’historien Le Van An :
Le génie Giong est un héros du village de Phu Dong. Bébé, il ne parlait ni riait. Ce n’est qu’au moment où il a appris l’arrivée des agresseurs qu’il est soudainement devenu un grand homme, un héros. Les habitants lui ont donné à manger et apporté leur aide. Avec son talent surnaturel, il est devenu un héros national, celui qui a sauvé son pays de l’agression étrangère, un symbole de l’indomptabilité et de la vaillance des Vietnamiens. Les générations suivantes l’ont appelé Phu Dong Thien Vuong - le général venu du ciel du village de Phu Dong, en français - ou tout simplement le génie Giong.
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La fête de Giong implique 5 villages qui sont tous liés à la légende du génie : Phu Duc, où il est né, Phu Dong, où il a réuni ses troupes, Dong Vien, village natal de sa mère, Dong Xuyen, où sa mère a vécu un certain temps et Hoi Xa, d’où de jeunes gardiens de buffles sont partis le suivre au front. Ces deux derniers villages sont maintenant rattachés au district de Gia Lam et à l’arrondissement de Long Bien, à Hanoï. Toujours selon la légende, le 9ème jour du 4ème mois lunaire est la journée où Giong a vaincu les envahisseurs An. C’est pourquoi cette journée est devenue la principale de la fête de Giong. Les villageois organisent ce jour-là une procession et une reproduction du combat de Giong contre les envahisseurs.
La fête de Giong est l’occasion d’inculquer le patriotisme à la jeune génération. Elle met en avant la tradition combative, l’indomptabilité et l’aspiration du peuple à l’indépendance et à la liberté. C’est une fête combative qui traduit en même temps le souhait d’une vie paisible. Ngo Van Nhip, un villageois de Phu Dong :
Nous sommes fiers de voir la légende se transmettre de génération en génération. Nous participons à la fête dans l’espoir de nous attirer la chance, nous prions aussi pour la paix et un climat clément pour tous.
Le Quang Duc, un collégien :
Mes parents me disent qu’en participant à la fête, on aura plus de chances, mais moi, ce que je préfère, c’est de voir les villageois mimer les combats d’antan.
La fête de Giong reproduit de manière vivante et chronologique le déroulement des combats de Giong et des Vietnamiens face aux agresseurs An. Les 5 villages participant à la fête se transforment en scène folklorique géante, sur 3 km. Le nombre d’acteurs est considérable. Sans aucune arme, des centaines de villageois reproduisent les combats suivant une mise en scène standardisée depuis des lustres. Selon Nguyen Ngoc Huy, un patriarche villageois, bien avant la fête, les habitants des 5 villages doivent se réunir pour sélectionner ceux qui joueront les rôles de généraux.
On choisit de beaux hommes en bonne santé d’entre 18 et 50 ans pour jouer les rôles de généraux. Mais il y a aussi des femmes générales qui doivent être interprétées par des filles d’entre 10 et 13 ans.
La fête de Giong à Phu Dong et celle au temple de Soc dans le district de Soc Son ont été classés par l’UNESCO au patrimoine culturel de l’humanité./.