(VOVWORLD) - Les 54 ethnies du Vietnam disposent chacune
d’un patrimoine musical. Mais ceux des minorités ethniques sont fragilisés par
la modernisation et l’ouverture du pays au monde. Que faire pour les
protéger ?
Sur
les 54 ethnies que compte le Vietnam, seuls les Kinh sont majoritaires. Toutes
les autres sont minoritaires, mais seulement en termes de population, comme le
fait très judicieusement remarquer le professeur associé Nguyên Binh Dinh,
ancien directeur de l’Institut de musicologie du Vietnam.
«Chacune des 53 minorités ethniques a une façon
bien à elle d’inventer des mélodies, des modes, des intervalles, des
instruments de musique. Chacune a apporté sa part d’originalité à l’identité
culturelle de la nation vietnamienne. », nous dit-il.
Pour
préserver le patrimoine musical des minorités ethniques, l’État préconise de
soutenir financièrement les concerts afférents et la transmission de cette
tradition aux jeunes générations.
Photo: Hanoimoi
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Mais
un patrimoine ne peut perdurer qu’au sein de la communauté qui l’a créé. Aussi
est-il indispensable d’encourager celle-ci à continuer de jouer sa musique
traditionnelle, aussi souvent que possible. Le Festival culturel des gongs du
Tây Nguyên, prévu en novembre prochain à Gia Lai, sera ainsi l’occasion de
promouvoir ce trésor commun des peuples des Hauts-plateaux du Centre, affirme
Phan Xuân Vu, directeur du service provincial de la Culture, des Sports et du
Tourisme.
«Les peuples des Hauts-plateaux sont les maîtres de
l’espace culturel des gongs. Depuis 2017, tous les districts, les bourgs et les
villes de la région organisent de leur côté leur fête locale des gongs. Ils
enverront au festival leurs meilleurs musiciens», nous explique-t-il.
Dans
le district de Quan Ba, province de Hà Giang (Nord), les Bô Y sont particulièrement
dynamiques lorsqu’il s’agit de préserver l’héritage musical de leur ethnie. Les
instruments traditionnels sont présents dans toutes les activités
communautaires. Les chanteurs les plus émérites ont fait publier leurs chansons
en transcription phonétique vietnamienne pour que le plus grand nombre de
personnes puisse les chanter. Certains sont même allés jusqu’à arranger des
chants traditionnels de façon moderne pour les rendre plus accessibles aux
jeunes qui se sont montrés très réceptifs.