(VOVworld) - Le xẩm est un art musical pratiqué autrefois par des aveugles pour lesquels c’était alors un moyen de subsistance. C’est devenu aujourd’hui un chant patrimonial que musiciens et mélomanes essayent de préserver. Récemment, un spectacle intitulé «le xẩm et la vie» a eu lieu à l’Opéra de Hanoï. La théâtralisation est en train de donner une nouvelle vie à cet art traditionnel et de le rapprocher du public.
Le spectacle «le xẩm et la vie» présente 19 airs de xẩm répartis en 3 catégories: le xẩm d’antan, le xẩm contemporain et le xẩm expérimental associé à la musique moderne. Une heure avant le concert, le public est déjà nombreux. Dans la foule, de nombreux nostalgiques, comme cette dame, que nous écoutons : «Le xẩm a marqué mon enfance hanoienne. C’est un trait culturel de la nation vietnamienne. Je suis venue pour revivre mes souvenirs d’antan.»
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Mais le public du xẩm ne se limite pas aux personnes âgées. Loin s’en faut. Les jeunes peuvent aussi y trouver leur compte. "C’est à la fois émouvant et intéressant. Ça va droit au cœur. Mes deux chansons préférées sont «La vendeuse de boisson» et «Déterminé à construire sa personnalité». Cette dernière parle de la volonté des garçons de devenir talentueux. Quant à «La vendeuse de boisson», elle est particulièrement profonde et touchante, je trouve."
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Alors que la majorité des arts anciens risquent de péricliter, l’attention des Hanoiens pour le spectacle «le xẩm et la vie » est un signe encourageant pour les artistes de xẩm. Mai Tuyết Hoa, membre du comité organisateur, estime que le principal atout de cet art réside dans la simplicité de ses paroles : « Les paroles et la musique du xẩm sont très accessibles au grand public. A la différence du quan họ ou du ca trù où le public doit réfléchir et avoir une certaine connaissance en littérature sino-vietnamienne, dans le xẩm, tout est parfaitement compréhensible. On exprime directement et franchement ce qu’on veut.»
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Et cet art est devenu source d’inspiration pour plusieurs jeunes artistes. Minh Kiên a pris l’initiative de le combiner au beatbox. Le xẩm fait partie de l’art de rue des Vietnamiens, tout comme le beatbox aux Etats-Unis. Finalement, ces deux genres ne sont pas aussi éloignés l’un de l’autre, nous explique-t-il: « Je suis intéressé par la rythmique du xẩm qui me fait penser aux couleurs des rues de Hanoï d’antan. Avec son petit tambour, le chanteur de xẩm crée une rythmique absolument entraînante. On peut vraiment danser dessus. En associant le xẩm au beatbox, je modernise le premier et rends le second plus accessible au public vietnamien. »
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Cependant, force est de constater que les artistes de xẩm ont aujourd’hui peu d’occasion de se produire. Lê Minh Hiếu, étudiante, le déplore : « Je n’ai pas eu beaucoup d’occasions d’écouter le xẩm. En général, dans les spectacles de musique traditionnelle, il y a un seul numéro de xẩm. Les concerts entièrement consacrés au xam comme celui-ci sont extrêmement rares. Normalement, on ne peut écouter le xẩm qu’à la radio ou la télévision. »
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Nguyễn Hoàng Long, membre du comité organisateur : « Nous avions déjà organisé un spectacle similaire en janvier 2011. A l’époque, nous espérions pouvoir le reproduire tous les ans, avant ou après le Tet. Mais ce n’est que cette année qu’un deuxième spectacle a pu voir le jour. C’est très difficile de préparer un programme d’une telle ampleur. »
Mais Nguyễn Hoàng Long et ses amis artistes peuvent être rassurés. Après une si longue absence du xẩm, le public a répondu présent. Leur engouement devrait favoriser la préservation et la propagation de cet art patrimonial.