(VOVWORLD) - Passionnés par la culture ancienne, plusieurs jeunes Edê ont pris l’initiative d’apprendre à jouer du gong, à tisser des brocatelles et à chanter des chants folkloriques. C’est grâce à eux que des traditions ancêstrales pourront se perpétuer.
A Ea Bông, qui est un village de la ville de Buôn Ma Thuôt, rares sont ceux qui savent encore chanter des chants alternés ou jouer des instruments de musique traditionnelle. C’est pourquoi la présence d’une troupe de jeunes villageois au dernier festival culturel et sportif de la ville en a surpris plus d’un, d’autant plus que ces jeunes chantaient et jouaient très bien, comme de véritables professionnels.
Y Drim E’Ban, un membre du groupe, nous explique que c’est d’abord la curiosité qui l’a poussé à apprendre les chants des anciens:
«C’est pour moi un énorme plaisir que de participer à ce festival, de rencontrer d’autres jeunes, d’apprendre les uns des autres et de contribuer à la préservation de l’identité culturelle Ede», nous dit-il.
Pour Y Wan E’Ban, un jeune joueur de gong, la curiosité de début s’est transformée en passion. Maintenant, il peut jouer aussi bien du gong en bambou que du gong en cuivre:
«C’est très sympa d’apprendre le gong. J’espère que notre troupe se développera et que nous réussirons à perpétuer la culture traditionnelle», nous confie-t-il.
A Ako Dhông, un autre village de Buôn Ma Thuôt, les touristes sont invités à rendre visite à H’Loan, un fabriquant chevronné d’instruments de musique traditionnelle. A n’importe quelle question sur la culture Ede, H’Hoa Niê, la fille cadette du maître vous apportera volontiers la réponse. C’est pour elle une véritable passion que de faire part aux touristes des originalités de sa culture:
«Je me réjouis de ce travail. Je suis jeune et je veux faire connaître la culture Ede au plus grand nombre, la culture au sens large, ce qui implique aussi les pratiques quotidiennes», déclare-t-elle.
Quant à Y Dhông Bya, qui habite au village de Ky, il se passionne pour le tissage de brocatelles. Il faut savoir que traditionnellement, le tissage et la broderie sont l’affaire des femmes. Personne n’a alors pris le soin d’enseigner ces techniques à Y Dhông Bya qui a tout appris par lui-même:
«Personne ne m’a rien appris, étant donné que je suis un homme, mais ma passion était tellement grande que je me suis décidé à imiter les tisseuses du village», raconte-t-il. «Maintenant, je peux reconstituer tous les motifs décoratifs, aussi complexes soient-ils. Et chaque fois que je vais dans un village lointain et reculé, je prends soin de copier les motifs des locaux. Je veux les préserver et transmettre aux générations futures».
Tant qu’il y aura des personnes comme Y Drim E’Ban, Y Wan E’Ban, H’Hoa Niê et Y Dhông Bya, la culture traditionnelle Ede aura encore de l’avenir.