(VOVworld)- Vong Nguyet (contempler la lune, en français) est un village ancien situé dans la province de Bac Ninh au Nord de Hanoï. Il est réputé pour son métier traditionnel de tissage de la soie, mais aussi pour l’engouement que manifestent ses habitants pour les études. A n’importe quelle période de l’histoire, Vong Nguyet peut s’enorgueillir de compter plusieurs de ses habitants parmi les lauréats de concours nationaux. 8 docteurs issus de ce village ont leur nom gravé sur les fameuses stèles de docteurs au temple de littérature à Hanoï. Aujourd’hui, les villageois préservent toujours cette tradition studieuse.

Photo: vietpictures.net

La famille Ngô est la plus représentative du village de Vong Nguyet, sur le plan des études. A l’époque féodale, pendant 5 générations successives, elle a eu des lauréats au concours mandarinal, qui ont obtenu le titre de docteur. La famille Chu est aussi fière de ses enfants. Chu Quang Tuan est admiré par tous les autres villageois parce qu’il a deux filles brillantes:

“Moi, j’ai été soldat et ma femme, enseignante. Nos conditions étant vraiment très difficiles, j’ai dû faire du soudage pour avoir de quoi payer les études des enfants. C’était dûr, d’autant plus que j’étais et je suis toujours malade, mais je me suis dit qu’il fallait tout faire pour que mes enfants puissent étudier.”

Aujourd’hui, la famille de M. Tuan est bien plus aisée. L’une de ses filles, Chu Thi Huyen, est devenue une brillante enseignante au lycée Yen Phong, dans la province de Bac Ninh:

“Depuis toutes petites, ma soeur et moi sommes toujours encouragées par nos parents à étudier. Ils nous disaient: “il faut étudier pour avoir un bel avenir!”. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour leur faire plaisir. Ils avaient d’ailleurs raison de nous encourager dans les études.”

Vong Nguyet, riche en traditions studieuses

La famille de Ngo Van Hang fait partie des plus démunies du village, mais ses enfants ont tous pu aller à l’université.

“La famille Ngo compte de nombreux lauréats de concours mandarinaux. C’est une tradition que nous tenons absolument à préserver, malgré nos conditions économiques difficiles. Il faut que les enfants puissent faire des études.”

Plus qu’une affaire familiale, l’engouement pour les études a pris à Vong Nguyet l’ampleur d’un mouvement d’émulation. En 1995, le village a créé son association d’encouragement aux études, dont la présidence a été confiée à Nguyen Van Le:

“Chaque hameau de notre commune a son conseil éducatif qui a pour mission d’inculquer une certaine forme de discipline aux enfants. Nous avons mis en place un mouvement intitulé “le son de tambour appelant à la révision vespérale”. Le 17 novembre 1999, pour la première fois, tous les hauts-parleurs de la commune ont diffusé ce son de tambour. Depuis cette date, tous les soirs, à 19h en hiver et 19h30 en été, ce son résonne dans les hameaux. L’association d’encouragement aux études et l’association des parents d’élèves envoient des représentants à chaque famille pour inviter les enfants à réviser leurs leçons.” 

Depuis la mise en place de ce “son de tambour appelant à la révision vespérale”, Vong Nguyet a vu majorer le nombre de sa population estudiantine. Si bien qu’on le surnomme désormais “le village universitaire au bord de la rivière Cau”./.