(VOVWORLD) - H9 est une ancienne base de résistance située dans la province de Dak Lak, sur les Hauts Plateaux du Centre. Entre 1965 et 1975, ce site fut le quartier général des résistants et une plateforme névralgique pour les ravitaillements en troupes et en équipements militaires pour le front du Sud. Il a joué un rôle crucial dans la libération de la ville de Buôn Ma Thuôt, le 10 mars 1975, bataille décisive pour la victoire du 30 avril, marquant la réunification du Vietnam.
Reconnu en tant que site historique national, H9 se trouve sur le flanc de la chaîne de montagnes Cu Yang Sin, dans le district de Krông Bông. Le comité du Parti de la province de Dak Lak y a tenu des congrès en 1966, 1969 et 1971.
À l'occasion du 50e anniversaire de la province, le district de Krông Bông se pare de rouge: chaque ruelle est ornée de drapeaux éclatants, tandis que les sites touristiques, soigneusement réaménagés et embellis, s’apprêtent à accueillir les visiteurs venus de tout horizon. Les majestueuses montagnes, le parc national et les villages nichés au pied de Cu Yang Sin ne sont pas seulement des destinations captivantes pour les amateurs de tourisme communautaire et de découvertes naturelles. Ils constituent également un musée à ciel ouvert, témoignant d’une décennie de lutte héroïque (1965-1975).
À près de 100 ans, Lê Chi Quyêt, ancien secrétaire adjoint du comité provincial du Parti, garde un souvenir intact des dix années passées au cœur de cette base de résistance.
«Lors de notre première réunion tenue ici, nous avons adopté des mesures pour repousser les attaques ennemies et faire de ce site un maillon essentiel dans la chaîne des bases de résistance de la province, qui s’étendait du nord au sud», raconte-t-il.
 Lê Chi Quyêt, ancien secrétaire adjoint du comité provincial du Parti. Photo: H’Xíu/VOV |
Pour Hà Ngoc Dào, ancien directeur du service de l'Éducation et de la Formation de Dak Lak, la base H9 était, dans sa jeunesse, à la fois une école, un champ de bataille et une plantation. En effet, à l’époque, les jeunes enseignants comme lui menaient simultanément trois missions: enseigner, produire de l’alimentation et participer au combat.
«Je me suis installé ici pendant 10 ans, de 1965 jusqu’à la libération en 1975. Beaucoup d’entre nous ont atteint la maturité ici. Les plus connus sont les héros Y On et Ama Lê. Pour moi, chaque retour ici est chargé d’émotions et de nostalgie…», se souvient Hà Ngoc Dào.
 Hà Ngoc Dào, ancien directeur du service de l'Éducation et de la Formation de Dak Lak. Photo: H’Xíu/VOV |
Dans la tourmente de la guerre, les habitants des villages au pied de la chaîne Cu Yang Sin n’ont pas hésité à sacrifier leur force, et parfois leur vie, pour protéger la base de résistance et étendre les zones libérées. Y Suôm Niê fait partie de ces villageois héroïques.
«Chacun avait une tâche à accomplir selon ses capacités. Pour la fabrication des pieux de piège, il y avait une répartition précise: par exemple, une jeune personne pouvait être chargée de cent pieux, tandis qu'une autre, plus âgée, en fabriquerait mille. Ces pieux étaient ensuite enfouis à la frontière entre les troupes ennemies et les forces révolutionnaires. Ensuite, on allait cultiver des ignames, en coupant les tubercules en petits morceaux, les faisant sécher, puis les apportant pour soutenir les soldats qui partaient au combat contre l'ennemi », raconte-t-il.
C'est grâce à l'unité et à la solidarité des soldats et des civils que le comité provincial du Parti de Dak Lak a conduit les populations locales à de nombreuses victoires, préparant ainsi le terrain pour la victoire décisive de Buôn Ma Thuôt, la libération de la province de Dak Lak et la réunification nationale en avril 1975.
 L'ancienne base est aujourd’hui un lieu de mémoire, un site emblématique dédié à la transmission des traditions révolutionnaires aux jeunes générations. Photo: H’Xíu/VOV |
En 2017, le site historique de la base de résistance de Dak Lak (1965-1975) a été classé au patrimoine national. Fin 2023, 39 nouveaux lieux, situés dans les communes de Hoa Lê, Hoa Phong, Cu Pui, Yang Mao et Cu Dram, ont été ajoutés et reconnus comme faisant partie de ce site, ce qui renforce encore sa valeur historique.
«C’est très important pour nous de pouvoir continuer à transmettre les valeurs de la révolution, en particulier aux jeunes générations. À l'avenir, le développement du tourisme et la valorisation de ce patrimoine historique seront soutenus par des initiatives concrètes, notamment grâce aux jeunes qui organiseront régulièrement des événements éducatifs pour rendre hommage aux sacrifices de nos prédécesseurs, qui ont combattu et donné leur vie pour l'indépendance et la paix de notre pays», a expliqué Y Thuc Eban, vice-président du comité populaire du district de Krông Bông.
Après un demi-siècle d’indépendance, ces vestiges du passé sont devenus des sites historiques, véritables symboles de la lutte héroïque des générations passées. Ils représentent une fierté profonde pour les habitants de Krông Bông et offrent un aperçu unique de l’histoire et des sacrifices qui ont forgé la liberté et la paix de notre pays.