(VOVWORLD) - Crée en 2007, le marché de Co Ma a lieu tous les jeudis de 6 heures à midi dans la commune éponyme, province de Son La, au Nord-Ouest du pays. Lieu de négoce et de rencontres, ce rendez-vous hebdomadaire joue un rôle important dans la vie des Môngs.
 Un stand présentant des objets réalisés à la main |
Pour se rendre au marché, il faut partir très tôt, parfois en pleine nuit. Dès les premières lueurs du jour, le marché est bondé. Ce jour-là, chacun apporte toutes sortes de choses faites par sa famille. Và A Sênh vient du hameau Co Nghê B, dans la commune de Co Ma.
«J’apporte au marché des poulets, des cochons, des légumes et des marmites à fond percé de trous pour faire cuire du riz gluant à la vapeur. Chacune vaut 200 milles dongs (7 euros). J’en ai déjà vendu 3», a-t-il dit.
Pas de marché sans spécialité culinaire ni dégustation. Les gargotes, rassemblées sur un même espace, proposent des soupes au riz et des soupes de nouilles cuisinées «à la mông». Les stands présentant des objets réalisés à la main sont les plus prisés des visiteurs. On y trouve des bijoux, des brocatelles, des costumes traditionnels, des chapeaux et plein d’autres choses originales et colorées. Giàng Thi Dênh, une commerçante venant de Rào Sang, une commune rattachée à la province de Lai Châu:
«Je vends des tissus et des vêtements depuis 3 ans ici. Je gagne entre 4 et 7 millions de dongs (entre 145 et 254 euros) par marché».
Le jour du marché, les montagnards issus des minorités ethniques revêtent leurs plus beaux costumes traditionnels.
Lâu Thi Do, une visiteuse de la commune de Tênh Phông, dans la province de Diên Biên :
«Ça fait longtemps que j’entends parler de ce marché. Aujourd’hui, j’y emmène mes enfants. Comme nous habitons loin d’ici, nous avons été obligés de nous lever très tôt pour pouvoir arriver à 6 heures».
Le bonheur se lit sur le visage de Vu A Thánh, un Mông qui habite la commune de Long He, dans la province de Son La, car il a réussi à vendre tous ses poulets pour acheter les nouveaux vêtements pour sa famille.
«Ces robes, c’est pour ma femme et mes enfants. Ces vêtements-là, c’est pour moi. On va être beaux. On va sortir pour rendre visite à nos proches», a-t-il partagé.
Au fil du temps, le marché de Co Ma est devenu un véritable lieu d’échanges pour les minorités ethniques de Son La mais également pour celles des localités plus éloignées. Và Phong Sa, vice-président du comité populaire de la commune de Co Ma :
«Le marché est plus animé les jours du Têt car il réunit des gens des communes alentour. Grâce à la vente de leurs produits artisanaux, le niveau de vie des populations locales s’est bien amélioré».
Le marché est un lieu de rencontre pour toutes les générations. Les anciens demandent des nouvelles de leurs amis tandis que les jeunes se font les yeux doux. Beaucoup d’entre eux y ont trouvé leurs âmes sœurs.