(VOVWORLD) - Le Musée des prisonniers révolutionnaires se trouve à Nam Quât, un petit
hameau situé en banlieue de Hanoï, dans le district de Phu Xuyên. Il témoigne des
sacrifices et de l’esprit indomptable des révolutionnaires emprisonnés à Phu Quôc
pendant la guerre.
Des «cages de tigre» barbelées, des outils de torture et bien d’autres
objets. L’enfer qu’ont vécu les prisonniers de Phu Quôc pendant la guerre est
reproduit sur un espace de 2.000 m2. Lâm Van Bang, le fondateur du
musée, y a été lui aussi détenu. Il a tenu à faire de sa maison un musée en
hommage à ses «colocataires» de l’époque. Une quinzaine d’entre eux sont
devenus guides dans ce musée, qui compte aussi une trentaine de bénévoles.
Le Musée des prisonniers révolutionnaires abrite huit salles
d’exposition, regroupées en trois zones. 4.000 archives en tous genres y sont
présentées, pour la plupart des photos et des souvenirs de révolutionnaires
emprisonnés. Chaque objet possède sa propre histoire. Beaucoup ont été offerts
par des anciens combattants qui voulaient témoigner de cette période difficile
mais glorieuse de l’histoire du pays. Kiêu Van Uych, directeur adjoint du musée,
raconte:
“Les objets qui sont exposés ici sont couverts
du sang de nos compagnons d’armes. Il y a des dents arrachées par les geôliers
mais aussi des balles qui ont coûté la vie à nos amis. Nous, les survivants, voulons
leur rendre hommage avec ce musée. Le musée abrite aussi sa propre antenne du
Parti, relevant du district de Phu Xuyên.»
Les visiteurs ressortent généralement bouleversés après avoir observé de
leurs propres yeux les barbaries qu’ont subies les détenus. Certaines archives procurent
de vives émotions, comme celui que décrit Dông Thi Hop, une bénévole du musée:
«Notre objet le plus sacré est le drapeau du
Parti réalisé à partir de vrai sang. Il était utilisé lors des cérémonies
d’adhésion de nouveaux partisans mais aussi en hommage aux soldats morts à la
prison de Phu Quôc. À l’époque, un certain Nguyên Thê Nghia a conçu ce drapeau avec
son propre sang. La faucille et le marteau, emblème du Parti communiste, n’ont
pas été dessinés par l’encre mais par un liquide fait de comprimés jaunes mélangés
à de l’eau. Ce drapeau est précieux car il est unique au monde.»
Le fondateur et directeur du musée, Lâm Van Bang, s’est fixé pour objectif de raconter
aux jeunes générations ces faits de guerre où de vaillants soldats étaient prêts
à sacrifier leur vie pour leur pays.
«Les tortures horribles de nos ennemis ne
pouvaient pas décourager les révolutionnaires. Ils sont tous restés fidèles au
Parti et à la Patrie. Par ce musée, nous voulons faire passer ce message: pour
avoir cette indépendance, nous devons beaucoup au Parti, aux héros morts pour
la Patrie et aux invalides de guerre. Il ne faut jamais oublier leur sacrifice!
Jamais!»
Depuis sa fondation, des dirigeants du Parti, de l’État et de la
municipalité de Hanoï l’ont visité. Au total, le musée a accueilli gratuitement
des dizaines de milliers de personnes dont des anciens combattants, des proches
des morts pour la Patrie mais également des étudiants. Tous y sont venus pour
rendre hommage aux héros morts pour la Patrie. Car ce musée a non seulement
pour vocation de conserver la mémoire des prisonniers révolutionnaires, mais
aussi d’enseigner les traditions patriotiques aux jeunes générations.