(VOVWORLD) - Né dans une famille ordinaire de la ville de Hanoi, Nguyên Anh Tuan suit un cursus normal comme beaucoup d'autres jeunes jusqu'à sa deuxième année universitaire. Sa vie bascule au moment où il se découvre une passion pour la danse hip-hop. Huit années plus tard, il vit de cette passion et le Anh Tuân du passé est méconnaissable.
Le danseur Nguyên Anh Tuân - Photo NVCC
|
Nguyên Anh Tuân, né en 1989, a découvert la danse hip-hop en deuxième année d'université. Un an plus tard, il a décidé d'abandonner ses études pour s’inscrire dans une école de danse aux États-Unis. Mais sa demande de visa a été refusée, il a donc du rester dans le pays et a appris le hip-hop en autodidacte, malgré le désaccord de l’ensemble de sa famille.
"Je n'ai pas parlé à ma famille depuis un bon moment », a-t-il dit. « Cela fait déjà plus de six ans. Il a y toujours une distance qui nous sépare. Les deux premières années, je n’avais absolument pas d’argent et je continuais à sortir chaque soir pour apprendre à danser. Et puis, avec l'expérience, j'ai trouvé un emploi en tant que professeur de danse pour les jeunes adeptes de hip-hop. J'apprends également le hip-hop aux enfants des rues du Vietnam, un peu partout à Hanoi et dans les régions alentours."
Nguyên Anh Tuân donne un cours à des enfants - Photo NVCC
|
La danse hip-hop est un art de rue nouveau pour lequel aucune structure d’apprentissage n’existe au Vietnam. Nguyên Anh Tuân a appris avec ses amis, de ses camarades de rue ou bien encore des étrangers qui viennent au Vietnam. Mais un jour, sa vie a soudainement basculé:
"J'ai commencé le hip-hop en 2010. À l’été 2012, alors que je donnais un cours à des enfants au parc Lénine à Hanoi, quelqu’un m'a demandé si j'avais envie d’aller en Thaïlande pour y donner des cours. Pour moi, pouvoir transmettre mon énergie aux enfants, c'est plus qu'un bonheur. Alors tout de suite, j’ai accepté et j’ai fait mes valises."
Le projet "Street arts for street kids" - Photo NVCC
|
Le projet "Street arts for street kids", qui signifie «arts de rue pour enfants de la rue» en français, consiste à faire venir des artistes de rue de différentes régions du monde. Ensemble, ils vont faire le tour des pays d'Asie du Sud-Est pour enseigner les arts urbains aux enfants en difficulté, ou habitant des zones isolées. Ces enfants apprennent des techniques de danse et d'art, mais ils vont surtout s’amuser. Jusqu'à présent, le groupe a parcouru la Thaïlande, le Myanmar, le Laos et bien d'autres régions. Shalin, un membre du projet a partagé:
"L'an dernier, on a vu des centaines et des centaines d'enfants. On a pu leur apporter de la joie, du bonheur et surtout beaucoup de sourires. On leur a appris plein de choses. C'était ma meilleure année au sein du projet."
Pour parvenir à ce résultat, chaque artiste, Anh Tuân compris, doit s’investir:
"Avant de pouvoir venir en Thaïlande, le lieu de départ du projet, nous devons tous nous occuper du financement du projet. Il faut soulever des fonds, solliciter des partenariats avec des sponsors, ou créer notre propre show pour gagner de l'argent. Une fois qu’on a assez de matériel et d’argent, on se donne rendez-vous en Thaïlande. Mais rassurez-vous, une fois qu’on voit les sourires des enfants, on se dit que cela en valait la peine."
De retour au Vietnam après plusieurs tournées, Nguyên Anh Tuan a créé sa propre école hip-hop intitulée "Hanoi Dance Academy". Il souhaite transmettre son savoir-faire au plus grand nombre, car "le hip-hop apportera du rire et de nombreuses leçons de vie aux enfants", selon Nguyên Anh Tuân.