(VOVWORLD) - A Biu est issu de l’ethnie minoritaire Ba Na. Il vit dans la commune Ngoc Bay, ville de Kon Tum sur les hauts plateaux du Centre. Passionné depuis toujours par les sons éclatants du gong, il se déplace de hameaux en villages pour enseigner aux écoliers, l’art de jouer de cet instrument de percussion typique d’Asie.
Au-delà de l’apprentissage complexe de l’instrument, A Biu explique à ses petits élèves l’origine de cet art pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de perpétuer ce précieux patrimoine - Photo Khoa Diem/VOV5 |
Les 700 élèves de l’école primaire Dang Tran Con, dans la commune de Ngoc Bay, sont majoritairement issus de l’ethnie minoritaire Ba Na. Tous les jours, après les cours et pendant le week end, ils s’exercent à jouer des gongs dans la cour de l’école et à danser les danses traditionnelles « xoang ». La richesse sonore du gong est illimitée, sa pratique nécessite beaucoup de concentration explique Dau Thi Lan, la directrice de l’école :
« Monsieur A Biu est passionnée par la culture des Bana dont les gongs et les danses xoang sont de belles illustrations. C’est un professeur patient et les élèves adorent apprendre avec lui. »
Au-delà de l’apprentissage complexe de l’instrument, A Biu explique à ses petits élèves l’origine de cet art pour qu’ils prennent conscience de la nécessité de perpétuer ce précieux patrimoine.
Certains de ses élèves se sont déjà produits lors de fêtes ou de festival de leur village. Y Thai Thi Kim Ngan est élève en sixième au collège de Ham Nghi. Elle sait jouer de 8 gongs en même temps. Elle explique :
« Je suis les cours de Monsieur Biu depuis l’école primaire. Je m’entraîne à jouer “berceuse à mon petit frère” depuis près d’un an sous l’œil attentif de mon prof. J’aime beaucoup la mélodie et le rythme de cette chanson. »
Sa passion pour les gongs l’a même poussé à apprendre à restaurer les instruments abimés. Il a aussi sillonné les nombreux villages Bana
pour trouver des gongs anciens ou rares. Fier de posséder une collection aussi
originale que précieuse, A Bieu a décidé d’ouvrir sa maison, dans le village de
Plei Lech, aux touristes. Il explique :
« Je souhaite transmettre mon savoir sur les gongs aux membres de ma famille, aux villageois et aux écoliers. Ces instruments font partie de l’identité des Ba Na et rythment leur vie quotidienne. »
Le gong sert à accompagner les fêtes, les cérémonies de mariage, et d’obsèques, les divertissements, les activités religieuses. Pour A Biu, il est plus qu’un instrument, il est l’âme des Ba Na.