Le hameau de Khe Giang dans la commune de Đại Sơn est majoritairement peuplé de minorités ethniques. 72% de ses habitants sont des Dao et  50% d’entre eux constituent des foyers pauvres. La famille de Bàn Thị Khé comptait parmi ces démunis. En 1984, Ban Thi Khé s’est mariée. Elle a eu 3 enfants et s’est promise, dès la naissance de son premier enfant, de scolariser chacun d’entre eux et de leur offrir une vie confortable : « Auparavant, quand les enfants atteignaient la maturité, les villageois les mariaient. Peu de gens s’intéressaient à leur scolarité. Mais moi, j’étais déterminée à les scolariser pour qu’ils puissent bien se débrouiller dans la vie.

Bàn Thi Khé et son mari ont vivement motivé leurs enfants à se rendre à l’école. Bàn Thi Khé se souvient: « Parfois, nos enfants négligeaient leurs études et préféraient s’amuser avec leurs amis. Quand il pleuvait, et parce que nous habitions loin de l’école, les enfants ne voulaient pas aller à l’école. Nous avons dû les motiver et leur expliquer qu’il fallait faire des efforts pour avancer dans la vie. Nous avons même dû leur gronder ».

Ses trois enfants ont été scolarisés. Le premier a suivi un cursus universitaire à Thai Nguyên dans l’agriculture et la sylviculture avant d’être recruté par le service des cadastres de la commune de Đại Sơn. Le deuxième, après avoir obtenu le diplôme de l’Université de la culture de Hanoï, est aujourd’hui vice-président du comité populaire de la commune de Phình Hồ,  dans le district de Trạm Tấu . Le dernier est en dernière année de médecine à Thai Nguyên.

Bàn Thị Khé est réputée pour être une femme exemplaire dans le développement de l’économie familiale. Grâce à son exploitation de canneliers et à son élevage de porcs, le revenu annuel de sa famille s’élève à 100 millions de dongs. Elle habite désormais une grande   maison solide qui dispose des équipements ménagers modernes. Bàn Thị Khé est un bel exemple de réussite pour les villageoises. Đặng Thị Mùi, du hameau 3, indique: « Khé est très sociable. J’ai appris beaucoup d’elle, que ce soit au niveau de la plantation des canneliers que de l’élevage de porcs. Pour l’éducation de mes enfants, je suis aussi son exemple en encourageant les miens à poursuivre leurs études pour se débrouiller dans la vie ».

Aujourd’hui, Bàn Thị Khé est présidente de l’Union des femmes de la commune. Son expérience au niveau économique, ses idées pour lutter contre la pauvreté, ses méthodes d’éducation des enfants sont transmises aux villageoises au travers de réunions et d’échanges. En concertation avec les organisations locales, elle sensibilise les femmes à céder des terrains pour instaurer la nouvelle ruralité. Bàn Phúc Minh, secrétaire du comité communal du Parti communiste vietnamien, remarque: « Khé participe très activement aux activités sociales depuis plusieurs années et accomplit avec succès les tâches qui lui sont confiées par le comité communal du parti, les autorités et les habitants de la commune. Elle mobilise souvent les membres de l’Union des femmes à participer aux modèles de développement économique, de lutte contre la pauvreté et de pratique d’économies et à bien éduquer les enfants ».

Bàn Thị Khé a raison d’être fière de sa réussite. La maturité de ses enfants et le succès  dans leurs études et dans le travail sont ses plus beaux cadeaux.