Hô Xuân Thành, le gardien de cimetière des morts pour la patrie

(VOVworld)- La province centrale de Quang Tri compte à elle seule 72 cimetières où reposent près de 65.000 soldats tués sur le champs d’honneur. Hô Xuân Thành travaille depuis 30 ans dans un de ces cimetières.
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Le cimetière des morts pour la Patrie de la commune de Hai Thuong, du district de Hai Lang, province centrale de Quang Tri, compte près de 2.000 tombes. Hô Xuân Thành connaît par cœur tous les détails concernant la majorité des défunts: leur nom, la date de leur décès, l’unité dans laquelle il combattait et même leur lieu de naissance. Thành nous raconte qu’une fois, dans son rêve, il entendit une voix lui demander de l’eau. Il s’est tout de suite réveillé et a posé un seau d’eau au pied du mémorial dans le cimetière. Depuis, il n’oublie jamais d’apporter de l’eau au cimetière:

Je suis un ancien combattant. J’ai vécu la guerre. Je travaille ici parce que je pense qu’on doit être reconnaissant envers les morts pour la Patrie.

Thành pense qu’il est plus chanceux que ses autres compagnons d’arme ayant péris au combat. Démobilisé et rentré dans son village natal, au lieu de chercher un travail qui lui permettrait de gagner sa vie plus facilement, Thành a choisi de s’occuper du cimetière des morts pour la Patrie de la commune de Hai Thuong. Depuis 30 ans, tous les jours, il balaie le cimetière, tond la pelouse, arrose les plantes et brûle des bâtonnets d’encens sur les tombes. Tout en travaillant, il parle aux défunts et leur raconte sa vie. Tous ceux qui viennent rendre hommage aux défunts dans le cimetière peuvent être sûrs d’être guidés par Thành dans toutes leurs démarches, que ce soit retrouver la tombe de leur proche ou les formalités pour ramener les ossements de celui-ci au village natal. Parfois, quand ces visiteurs manquent leur train ou leur car, Thành les emmène chez lui, leur offrant un repas, voire un lit. Sa femme Tran Thi Yen, nous raconte:

Je fais de mon mieux pour qu’il puisse accomplir son travail au cimetière. Quand je termine les travaux ménagers, je viens au cimetière pour l’aider à arroser les plantes.

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Pour tout ce travail, Thành ne reçoit que 150 000 dongs par mois, soit environ six euros, mais il utilise cette somme pour acheter des bâtonnets d’encens destinés aux défunts. Son seul souhait, c’est que tous les soldats reposant dans ce cimetière soient identifiés, pour que leurs familles puissent les retrouver et ramener leurs ossements dans leur village natal, si elles le peuvent. Touché par le geste de Thành, Lê Ngọc Anh, président du comité populaire de la commune de Hải Thượng, propose:

Je voudrais demander à l’Etat d’accorder des subventions plus élevées aux personnes qui s’occupent d’aussi grands cimetières de morts pour la patrie. Cela leur permettrait d’avoir une vie plus stable et de se consacrer davantage à leur travail.

La guerre s’est terminée il y a près de 40 ans, mais des dizaines de milliers de soldats morts pour la Patrie reposent toujours dans les cimetières de la province de Quang Tri sans avoir été identifiés. Grâce à des personnes comme Hô Xuân Thành, leurs tombes sont bien entretenues. Pour Thành, ce geste, comme un bâtonnet d’encens, vise à honorer la mémoire de ces soldats morts pour la Patrie./.

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