(VOVworld) - Hoang Hiep vient de s’éteindre à l’âge de 82 ans, il laisse derrière lui un héritage inoui. En 60 ans de création, Hoang Hiep a apporté à la musique vietnamienne plus de 400 chansons, académiques et populaires confondues. « Nostalgie de Hanoï », « La barcarolle à l’embarcadère de Hien Luong », « Truong Son de l’Est-Truong Son de l’Ouest », ou encore « Retour à la rivière de mon enfance » sont autant de confidences, de messages d’amour que le compositeur a dédiés à son pays, à son prochain.
Hoang Hiep, auteur de plus de 400 chansons, s'est éteint le 9 janvier 2013 à l'âge de 82 ans |
De son vrai nom Luu Tran Nghiep, Hoang Hiep naît le 1er octobre 1931 dans la province d’An Giang, au Sud. Il commence à composer à l’âge de 17 ans, mais ce n’est qu’à 26 ans, que le public retient son nom avec « La barcarolle à l’embarcadère de Hien Luong ». 3 ans après la signature des accords de Genève coupant en deux le Vietnam, en 1957, ce titre devient la chanson emblématique de cette séparation ; il apparaît comme le message d’espoir d’une réunification prochaine du pays. Selon Pham Ngoc Khoi, vice-président de l’Association des compositeurs vietnamiens, le pays et la nation ont toujours occupé une place prépondérante dans l’oeuvre de Hoang Hiep : « L’oeuvre de Hoang Hiep est marquée par son vécu très diversifié. Elle a une portée encore plus culturelle que musicale. Hoang Hiep fut un véritable passeur de mots à travers sa musique. »
A côté des chansons patriotiques, Hoang Hiep a écrit sur l’amour. « La saison des hirondelles », « Je t’attends toujours », « Là où je t’ai rencontrée » comptent parmi les romances les plus adulées du public. « Nostalgie de Hanoï » reste l’une de ses plus grandes oeuvres. Hoang Hiep la compose à la fin du 20ème siècle... On a tous en tête les paroles : « Je me souviens de cette rue ombragée à l’air sérieux, du concert des cigales qui berçait nos siestes estivales » ; « et je me souviens du dring dring des tramways », « des rues animées dans l’attente du Nouvel An, de cette minute sacrée où l’Oncle Ho lisait son poème».
« Nostalgie de Hanoï est sans doute l’une des plus belles chansons sur Hanoï, dit Tan Minh est l’un des interprètes de Hoang Hiep. Je crois qu’elle sera éternellement dans le coeur des habitants de la capitale. Une autre chanson de Hoang Hiep que j’adore est « Retour à la rivière de mon enfance ». Ces chansons sont un véritable trésor musical. »
Hoang Hiep avait un autre grand talent, il savait mettre en musique les poèmes. C’est le cas de sa fameuse « barcarolle à l’embarcadère de Hien Luong », mais aussi de « Visite du mausolée de Ho Chi Minh » ou de « Feuilles rouges ». L’écrivain Nguyen Quang Sang lui vouait une grande admiration : « Pour moi, Hoang Hiep était un compositeur poète. Il n’écrivait pas de poèmes, mais sa sensibilité poétique était profonde et subtile. Il était l’un des meilleurs pour mettre en musique des poèmes, au Vietnam. »
Le compositeur To Vu admire aussi son collègue : « A première vue, vous le croirez simple, mais en fait, Hoang Hiep fut quelqu’un de très exigeant envers lui-même. Chaque oeuvre résulte d’une réflexion profonde, y compris pour la mise en musique de poèmes. Ses romances sont mélodieuses, mais ce sont des mélodies ardentes et passionnées, à la différence du calme apparent de ce compositeur introverti. »
En 2000, Hoang Hiep s’est vu décerner le prix Hô Chi Minh des lettres et des arts pour ses oeuvres « La barcarolle à l’embarcadère de Hien Luong » , « La fille qui fabrique des chausses-trapes », « La lampe en garde », « Truong Son de l’Est-Truong Son de l’Ouest », « Visite du mausolée de Ho Chi Minh » et « Nostalgie de Hanoï ». Il nous a quittés, mais ses belles mélodies continueront de résonner longtemps dans le coeur de ses compatriotes.