(VOVWORLD) - Rendez-vous à la pagode Huong Lan, dans le district de Chuong My, en banlieue de Hanoï. Depuis 2007, une classe spéciale accueille gratuitement des enfants handicapés, dirigée avec amour par Lê Thi Hoà, 50 ans, enseignante à l’école primaire Dông Son.
 Lê Thi Hoà apprend aux élèves à écrire. Photo: VOV |
Chaque week-end, Hoàng Van Tu, 17 ans, de la commune de Phu Nghia, se lève tôt pour suivre les cours à la pagode Huong Lan. En raison d'une tumeur cérébrale, l'esprit de cet adolescent reste figé à celui d'un enfant de cinq ans.
«Il n'avait pas d'ami et s'amusait tout seul. Mais depuis qu'il fréquente les cours de Madame Hoà, il est devenu beaucoup plus heureux et ouvert. Il peut désormais se rendre à l'école et rentrer chez lui seul. Madame Hoà prend soin de lui avec une bienveillance semblable à celle d'une deuxième maman», témoigne la mère de Tu, Madame Chinh.
Madame Hoà dispense des cours gratuits aux enfants comme Tú depuis 1997, bien avant l'ouverture de la classe actuelle. À cette époque, de nombreux enfants atteints de déficience mentale étaient exclus des établissements scolaires ordinaires de son village. Elle a alors ouvert les portes de sa maison à ces jeunes. Sa petite cuisine est devenue une salle de classe où les enfants malchanceux pouvaient apprendre à chanter, à dessiner et à jouer. Face à la présence de caractères tracés au charbon sur le sol, elle a décidé de leur enseigner la lecture et l'écriture.
Au début, une dizaine d'élèves fréquentaient sa classe. Cependant, avec l'augmentation rapide des effectifs, sa petite cuisine de 10 mètres carrés n'était plus suffisante. Madame Hoà a donc sollicité le responsable de la pagode Huong Lan pour lui prêter les locaux et accueillir ses élèves. Son initiative a été favorablement accueillie par l'administration de la pagode et les autorités locales. En 2007, la classe a officiellement ouvert ses portes.
 Lê Thi Hòa et ses élèves. Photo: VOV |
Dans un espace de 80 mètres carrés, la classe est divisée en deux. Une partie est réservée aux enfants ayant un bon niveau, et l’autre est consacrée à ceux nécessitant une plus grande attention, explique Madame Hoà.
«Il y a des élèves très intelligents qui apprennent vite. Mais il y a aussi ceux qui comprennent les choses moins rapidement, et il faut être plus patient. Chaque semaine, je donne des cours les samedis et dimanches matins. C’est ma manière d’aider les enfants et leur famille», dit-elle.
Aujourd’hui, Madame Hoà est épaulée par sept collègues. Leurs missions sont très variées: enseigner aux plus petits, concilier les "litiges" entre eux et prendre soin de ceux en crise. Pham Thi Hiêu, une enseignante bénévole, partage son avis:
«Les destins malchanceux m’émeuvent énormément. Vu le niveau de difficulté de leur travail, je respecte beaucoup Madame Hoà et mes collègues. Tout cela m’incite à les rejoindre.»
Aujourd’hui, la classe accueille une bonne soixantaine d’élèves qui y trouvent la joie et l’amour dispensés par leurs enseignantes.
«J’aime beaucoup Madame Hoà qui m’aime aussi. Elle me fait souvent des cadeaux et m’apprend à aider les autres», déclare Trân Huong Thao, 9 ans.
«Je fréquente cette classe depuis 17 ans. Ici, j’apprends à devenir une bonne personne et à être plus forte. Les maîtresses nous aiment, et nous les aimons aussi», témoigne Cân Thi Khuê, 29 ans.
«Je suis beaucoup plus riche que les autres. Je reçois l’amour de mes élèves et je peux voir de mes propres yeux leur transformation. C’est une richesse, une source de bienfaits que peu de gens peuvent expérimenter…”, affirme Lê Thi Hoà.
Grâce à son enthousiasme et à sa patience, Madame Hoà et ses collègues offrent aux personnes malchanceuses l’espoir d’un avenir plus radieux.