A 23 ans, Ngô Kim Lai est le dirigeant fondateur de la société « Nấm Ta-Champignons Vietnamiens » dont le siège social est situé à Ho Chi Mih-ville, dans le 8^ème arrondissement. Il commercialise des dérivés de cordyceps, ces champignons alimentaires aux vertus médicinales. Ses laboratoires sont installés dans le district de Cu Chi. Lai sortira bientôt de l’Université de l’industrie agroalimentaire. Le soir, il donne des cours de culture générale gratuits aux enfants pauvres.

Né à Phu Yên, une province du centre du Vietnam, Ngô Kim Lai et sa famille ont quitté leur village pour s’installer à Ho Chi Minh-ville il y a 5 ans. Sa maman recherchait des petits emplois pour permettra à Lai de suivre ses études agro-alimentaires à l’université de l’industrie agroalimentaire de Ho Chi Minh. Après un an, Lai a décidé de s’orienter vers les technologies biologiques et a passé la majeure partie de son temps dans les laboratoires de la facultué pour créer ses propres produits. En 2011, Lai a étudié le cordyceps, un champignon à haute valeur économique. « Au début, j’ai choisi d’étudier les cordyceps par curiosité. Quand j’ai bien compris ce champignon, je l’ai trouvé très intéressant. C’est une plante médicinale précieuse et à haute valeur économique. Elle est en revanche très difficile à cultiver. Je n’ai pas mesuré les difficultés que j’allais rencontrer pour faire pousser ce champignon car je pensais qu’il s’agissait d’un champignon ordinaire. Or, la  plus grande difficulté réside dans la recherche des semences », a-t-il déclaré.

Lai a commencé par rechercher des semences au Vietnam mais en vain. Via Facebook, il a contacté la communauté des cultivateurs de cordyceps en Chine, en république de Corée, en Thaïlande et à Singapour. Après un premier essai raté à cause de la mauvaise conservation des échantillons, il a réussi à importer au Vietnam 2 échantillons de cordyceps du Japon au prix de 500 dollars.

Sa chambre s’est alors transformée en un véritable laboratoire et il a décidé de consacrer tout son temps à la multiplication des cordyceps. Faute de machine,  il était obligé de remuer, à la main, toutes les heures, les tubes de multiplication des cordyceps pour oxygéner des champignons pendant une semaine complète. Lai se souvient: « Ce fut une semaine de nuits blanches. Je ne pouvais pas rester les bras croisés car je sentais qu’il s’agissait là de mon destin et je n’avais qu’une idée en tête c’était d’oxygéner les semences de cordyceps. J’ai finalement réussi la multiplication de ce champignon mais pour y parvenir, j’ai dû utiliser une bonne centaine de bocaux par semaine. J’ai aussi effectué  des milliers d’essais que j’ai numérotés et notés ».

 Après un an de travail inlassable aux laboratoires, Ngô Kim Lai a enfin réussi à multiplier les cordyceps: « Quand les cordyceps ont commencé à pousser, j’ai éprouvé  une immense joie. Avant de germer, ils ont une couleur blanche. Les germes sont d’abord de couleur rose, puis rouge. Je pouvais observer leur changement de couleur chaque jour, c’était incroyable! Ma joie grandissait autant que les cordyceps se développaient. J’avais enfin réussi ! ».

Lai et son frère ont ensuite envoyé leurs cordyceps à l’institut des compléments alimentaires du Vietnam pour obtenir l’agrément de l’organisme. Il a alors été constaté que leurs produits de laboratoire avaient largement dépassé les propriétés des cordyceps cueillis dans la nature. Ngô Kim Lai a alors décidé de créer sa propre société et d’investir dans deux chambres froides.  Il détient bien sur le brevet de fabrication des cordyceps au Vietnam. Ses premiers produits seront lancés prochainement sur le marché. L’idée est de permettre aux Vietnamiens de consommer des cordyceps made in Vietnam de haute qualité et à prix raisonnable./.